fail imprévue; elle se termina p ar un d iner fort agréable
cbez nos bons compatriotes, dont la cordiale réception
nous fit, p en d an t quelques b eu re s , retro u v er la j)alrie
au sein de Macao.
D é p a rt p o u r C a n to n .
« l.e lendemain au point du jo u r nous étions de n o u veau
réunis à b o rd de VUnion. Le temps n ’était guère
meilleur que la veille, et le p a tro n ne se montrait pas
fort disj)osé à sortir. Mais M. Vaillant était pressé ; il in sista
ta n t et fil si b ie n , q u ’à la fin le bonbomme céda.
La sociélé se composait, outre M. Vaillant, de M. Gern
a è rt, consul de F ran ce , de M. Loeffelds, jeune hollan-
lan d a is, cbancelier du co n su lat, de MM. G audicliaud,
E y d o u x , Lauvergne et Fisqiiet.
« Nous avions le co u ra n t p o u r nous. Nous appareillâmes
avec des ris dans cbaque voile. Pendant tonte la
m a tin é e , la goélette louvoya à l’abri des terres de Macao
, jusqu’à ce q u ’une dernière bordée, secondée p a rle
cbangement de direction de la brise , nous eût conduits
sous le vent de l ’île Lintin. Il était alors une b en re après
midi. En cet e n d r o it, la mer était bien moins d u re , la
brise maniable; nous pouvions désormais avancer plus
facilement.
« On sait que l’île Lintin est le p o in t sur lequel se faisait
précédemment (en c o n tre b an d e ) le commerce de
l ’opium. De nombreux bâtiments fréquentent ce mouillage;
nous y comptâmes douze grands n av ire s, anglais
ou américains ; mais la sévérité des derniers édits avait
déplacé le marcbé d ’opium. Il ne se faisait plus aucun
commerce de cette denrée à L in tin , oû la surveillance
était trop active. La contrebande se réfugiait maintenant
sur la côte orientale du Foukian.
P ê c h e rie s .
« Au sud de Lintin est nn banc de sable vaseux sur lequel
il n ’y a que quelques pieds d ’eau. La goélette y passa
sans difficulté, ce que n ’eût pu faire un grand bâtiment.
Nous eûmes ainsi l’occasion de remarquer les pêcheries
fort ingénieusement installées sur ce banc et entre lesquelles
il fallait naviguer avec p réc aution. De distance
en distance on ren co n tre sur les bas-fonds des lignes de
piquets espacés de quinze à vingt pieds et formant une
espèce de barrage transversal au co u ran t. Des filets verticaux
sont fixés de l’un à l’autre piquet p a r leur b o rd
su p é rie u r, tandis que le b o rd opposé reposant sur le
fond est mobile. Des cordes, d o n t un bo u t s’attache à la
partie basse du filet, passent dans des poulies fixées à la
tête des piquets et servent ainsi à relever facilement les
filets chargés de poisson.
N a v ig a tio n d a n s la riv ie re d e C a n to n .
« Jusqu’à la n u it nous naviguâmes sans rien voir de remarquable.
La brise avait fraîcbi dans la so iré e , tandis