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ses produits^ et p a rta n t, quels développements la culture
jiourrait y prendre ?
Depuis cette époque, un chemin plus praticable a été
lait dans la vallée de la rivière du Mât ; mais ce n ’est encore
q u ’une voie étroite que les piétons et les cavaliers
peuvent seuls parcourir. Une partie s e u lem en t, se te rminant
à l’entrée des gorges de la m o ntagne, est accessible
aux voitures. Aussi faut-il convenir que les travaux
agricoles exécutés à Salazie ne sont guère plus étendus
au jo u rd ’liui q u ’ils ne l ’étaient à l ’époque do n t nous p a rlons.
Uu jo u r viendra sans doute où la nécessité mère
de toute industrie , a ttiran t dans cette localité vierge
encore une nombreuse population privée des moyens
de subsister ailleurs, amènera les progrès qui se sont fait
attendre ju sq u ’ici et justifiera les prévisions fondées sur
la fertilité du sol.
Quelles que doivent être les circonstances qui facilitero
n t ce résu ltat, il est permis de penser que Bourbon
renferme en effet dans son inté rieur de précieuses ressources
qui ne demandent q u ’à être exploitées. J ’ai dit
que les sourees de Salazie attiraient déjà plusieurs é tran gers.
On n ’y voyait p o u rtan t aucune des installations
ménagées avec tan t de soin dans les établissements de
bains. Un air p u r et frais, les beautés sauvages du lieu,
les sites pittoresques qui frappent à chaque pas les regards
du voyageur, offraient un attrait assez puissant
pour faire oublier I absence d ’autres avantages.
Ce fut là principalement ce qui excita l’admiration du
commandant de la Bonite.
Plus il avançait dans la vallée profonde oii serpente la
rivière du Mât, plus il subissait l ’impression du spectacle
imposant qui se déroulait devant lui.
Eu quelques endroits le sentier côtoyait le b o rd du
torrent. La v allée, s’élargissant alors, présentait l ’image
d ’un cirque immense d o n t l ’enc einte, perdue dans les
n ues, laissait à peine arriver les rayons du soleil dans le
fond oii les eaux avaient creusé leur lit. Bientôt après,
le cbemin rampant sur le flanc des montagnes s’élevait
graduellement ju sq u ’à de grandes hauteurs. L à , suivant
l’étroite corniche formée p a r les saillies du roc, le voyageur
envisageait non sans effroi, d ’un côté les masses
gigantesques suspendues sur sa tê te , de l’au tre les p ro fondeurs
du gouffre ouvert à ses pieds, où se faisaient
entendre les mugissements sourds du to rre n t.
De distance en distance de brillantes cascades descendaient
, en longs rubans d ’a rg e n t, depuis la cime des
monts ju sq u ’au fond de la vallée.
Ces cascades se ren co n tren t fréquemment le long de
la route qui conduit à Salazie. 11 en est une surtout* qui
enrichit incessamment la rivière du Mât d u trib u t de ses
eaux. Elle descend des hauteurs du morne du bras Fan
o n , et parco u rt dans sa cbute une distance perpendiculaire
de plusieurs centaines de mètres. Le vert foncé
‘ La cascade du bras de Caverne.