cessnires pour (|U(' les cil’ficiers chargés des reclierohes
d ’histoire naturelle pussent sans risques explorer le pays.
Le lendemain, les voyageurs eurent à répondre à une
nouvelle invitation du colonel commandant les troupes.
Le résident (jui avait dîné avec eux chez le colonel leur
jirocnra à son tour les jilaisirs d ’uiie charmante soirée
dansante.
Pendant ce te n q is, M. Vaillant retenu à b o rd par son
indisjiositiou fut témoin de l ’arrivée d ’une petite corvette
anglaise (jui venait de croiser contre les pirates sur la côte
de Sumatra. Ce bâtiment était le Raleigh armé de dix-
buit caronades et commandé jiar le capitaine Queen.
Alix offres de service q u ’il s’empressa de faire p o rter â
M. Queen , celui-ci réjiondit jiar une visite de remercî-
ment qui bientôt eut jilns d ’inté rêt pour lui. Comme
M. Stanley à Sincapour, ce cajiitaine trouvait fort ex-
tracirdinaire l’état sanitaire de l ’équipage de la Bonite
ajirès un si long voyage. 11 fut curieux de visiter toutes
les installations du bâtiment. Ce q u ’il vit mérita sans
doute ses éloges; car, peu ap rè s, tous les officiers du
Raleigh et ju sq u ’aux midshipmen vinrent aussi demander
la faveur de visiter la corvette française.
O n m e t s o u s v o i le s p o u r P u l o - P i n a n g ; p o u r q u o i M V a i l l a n t v o u l a i t v i s i t e r
c e t é ta b l i s s em e n t .
Le 26 février, au point du jo u r, M. Vaillant remit sous
voiles Jiour Pulo-Pinang.
L île de ce n om , jilacée à l ’entrée occidentale du dé-
Iroit de Malacca, a jo u é , comme ou s a it, un rôle important
dans les dernières guerres. Les Anglais en avaient
fait un jioint de ralliement où leurs croiseurs dans les
mers de l’Inde et leurs convois de Cbine venaient se ra vitailler.
Si des luttes semblables devaient tro u b le r encore
la [laix qui règne an jo u rd ’bui parmi les nations maritimes
, Pulo-Pinang au ra it e n c o re , â n ’en pas douter,
une grande importance sous le même rap p o rt. C’était
assez Jiour que M. V’aillant fût curieux de voir celte colonie
anglaise, eût-elle offert moins d ’in té rê t comme établissement
agricole et commercial.
11 avait d onc formé le projet d ’y re lâ c h e r, même avant
de tro u v e r à Sincapour le navire le Polonais, do n t le sn-
brécargue acheva de le détermine r. Cet homme paraissait
fort au co u ran t de to u t ce rjui intéressait le commerce
français dans les mers de Cbine et de Flnde et
particulièrement dans les détroits. Il raconta au comm
an d an t que plusieurs navires de n otre nation étaient
venus commercer cette année sur les côtes de Sumatra
oû quelques-uns se trouvaient encore. Il lui parla des
dangers qui m en ac en t, dans ces parages, les bâtiments
de c om m e rc e , de la p a rt des rhajas du p a y s , lorsque
ceux-ci ne sont point intimidés p a r la crainte des bâtiments
de guerre à portée de tire r vengeance de leurs
méfaits. Le bon subrécargue s’affligeait de ne jias voir
dans ces mers une station navale française qui pût au
besoin venir détruire les bourgades inhospitalières où
nos marins seraient mal reçus.