u Noire inlerloculeiir nous parla aussi des cultures
essayées dans l’île. La cauiie à sucre y était encore peu
rép an d u e , mais elle était eu voie de progrès ; en revanche
tous les arbres à épices y donnaient d ’abondants p ro duits.
Le café commençait aussi à s ’in tro d u ire parmi les
cultures de Pulo-Pinang. 11 nous m o n tra les quartiers
oii l’on avait déjà fait des plantations de caféiers qui
réussissaient fort bien.
« Dans les forêts (|ui nous entouraient, comme dans
toutes celles qui couvrent une partie de l ’île , on voit de
très-beaux bois de construction. 11 est difficile de les
exjiloiter à cause de la végétation parasite qui les encombre
; mais si l’on a de la peine à s’y frayer passage, on peut
du m oins les visiter sans crainte des animaux malfaisants.
Il n ’y en a d ’aucune espèce sur P ulo-Pinang ; tandis q u ’à
moins de trois lieu e s, sur la p resqu’île m a laise, les tig re s ,
les léopards, les serpents et autres bétes dangereuses
abondent. M. Salmond nous mo n tra un ours noir de la
province Welleslay q u i, apporté to u t jeune chez lui,
s’est parfaitement apprivoisé et joue familièrement avec
les personnes q u ’il a coutume de voir.
« Nous visitâmes les ja rd in s de M. Salmond. L’air frais
des montagnes, p en d an t les nuits su rto u t, convient à
plusieurs végétaux d ’Europe qui ne p o u rra ien t pas vivre
sur le littoral. J ’y vis non sans plaisir des asperges
et d ’autres légumes à peu près inconnus dans la zone
to rrid e , des abricotiers et des poiriers couverts de
fruits.
« M. Salmond s’alteuda it à nous garder quekpies jours
à sa résidence. Lorsque le commandant voulut prendre
congé de lu i , iLen p a ru t mortifié et il insista p o u r que nous
restassions au moins à dine r avec lui. L’important pour
nous était de p a rtir d ’assez bonne heure p o u r ue pas nous
trouver de n u it dans les bois. Il était cinq beures quand
nous quittâmes M. Salmond; à six beures et demie nous
mettions le pied dans le canot qui nous ramena à b o rd . »
Il fa u t p a r tir .
Tout ce que M. Vaillant avait vu à Georges-Town, et
su rto u t ce q u ’il y avait a p p ris , l’engageait à y prolonger
son séjour. Il au ra it voulu pouvoir, eu particulier, consacrer
quelque temps à voir p a r lui-même et à faire
explorer p a r les naturalistes la partie voisine du continent
malais. Mais il avait déjà été plus loin que ses instructions,
en visitant successivement les trois établissements du
d étro it de Malacca. Ces re lâ ch e s, parfaitement justifiées
du reste p ar la salutaire impression que produisit p a rto u t
sa co rv e tte , d e v a ie n t, p o u r échapper à toute c ritiq u e ,
être fort courtes et ue pas re ta rd e r son arrivée dans
l ’Inde. Aussi, sans s’a rrê te r à d ’inutiles regrets, sans
écouter même les instances que le zèle des explorations
scientifiques suggérait à quelques-uns de ses compagnons
de vo y ag e, le commandant ne ta rd a pas à faire ses dispositions
de d épa rt.
Le 6 , il reçut la visite de tontes les autorités de Pinang,