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498 VOYAGE
ré(HÛpa«e lie scs canots à bord du navire de M. G ran t;
ce l'ul en elTct ce tpii arriva.
Bien des personnes savent, par expérience, avec quel
cinj)vcsscuicnl les étrangers sont reçus cbez M. Salomon.
,1e ne voudrais pas assurer que quelques-unes, en se rap pelant
cc que leur coûta leur relâ cbe , n ’aient supposé
à cet enqu’csscmenl un motif intéressé. A ceux qui p o u rraient
avoir conservé une opinion si injuste, je citer
a i, comme preuve du co n tra ire , ce qui arriva a nos
voyageurs. On ne s’attenda it point à les voir revenir, et
leur retour, à l’entrée de la n u i t , causa d ’abord quelque
surprise; ils n ’en furent pas moins bien reçu s, et quand
le lendemain M. Vaillant voulut s acquitter de ce qu il
croyait devoir, non-seulement pour lui et ses officiers,
mais aussi pour les provisions q u ’on avait fournies à ses
m a te lo ts, il lui fut impossible de rien faire accepter
à M. Salomon , qui s’estimait b e u re u x , disa it-il, de l’occasion
de recevoir, comme il le d ev a it, des officiers
français.
R e to u r à b o rd .
A h u it beures du m a tin , le commandant songea sérieusement
à rejoindre son n av ire , quelle que p û t être
la distance à laquelle il se trouvait. Il prit congé de son
h ô te , ainsi que de M. G ra n t, et fut bientôt à bord du
lord Lawter, oû ses hommes avaient passé la nuit. Il
tenait à remercier personnellement le capitaine de ce
n a v ire , de l’hospitalité q u ’il leur avait accordée.
Du p o n t de la dunette élevée qui surmontait l’arrière
du navire anglais, on distinguait à peine l ’extrémité de
la mâture de la Bonite, rejetée p ar le vent à une distance
que le capitaine du lord Lawter estimait être de hu it
lieues environ. Quand M. Vaillant descendit dans son
c a n o t, il lui fut impossible de la voir à si g rande distance ;
il d u t donc accepter l’offre d ’un compas de chaloupe que
le capitaine s’était empressé de mettre à sa disposition,
ainsi que quelques provisions de bouche destinées aux
bommes de l ’équipage des canots.
P renant alors la direction vers laquelle la Bonite était
aperçue du h au t de la dunette du lord Lawter, M. Vaillan
t mit à la voile.
Il y avait déjà longtemps que les deux embarcations
étaient parties de la r a d e , lo rsq u ’on commença à distinguer
la corvette ; mais les canots ne pouvaient être aussi
facilement aperçus du bâtiment. Au moment oû nos
voyageurs se croyaient b ien tô t près de l’a tte in d re , il vira
de b o rd et dispa rut de nouveau.
Cependant la mer était très-d u re ; il devenait fort difficile
de diriger la marche des embarcations. On risquait,
en allant plus av a n t, de manquer to u t à fait la Bonile et
de b a ttre inutilement la mer toute la jo u rn ée sans se
rapproche r d ’elle. Retourner à te rre était le parti le plus
sage dans cette occasion ; on songea effectivement à le
p re n d re , e t, p en d an t quelque tem p s , on essaya de re monte
r à l’aviron vers le point d ’oû on était parti. Mais
enfin la corvette se montra de n o u v e a u , paraissant se
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