Piilo-Pinaiig. M. Vaillant en se présentant chez les mis'
sionnaires y rencontra le vénérable p r é la t, bomme plein
de mérite et (rintriiction , qui par ses manières affables
a su se concilier à Siam l’affectioii du roi et de toute sa
cour. Le commandant le vit jilusieurs fois pendant son
séjour àPiilo-P inang; il ne [loiivait se lasser de l’entendre
(jiiand le digne évêque l’entretenait de ce q u ’il avait vu
et étudié cbez les Siamois.
BI. Bouchot, missionnaire de la congrégation des missions
é tran g ères, remjili.ssait à Georges-Town les fonctions
de vicaire généi al de l’évéque de S iam , à la mission de
Piilo-Pinang. C’était aussi uu bomme fort distingué et
uu digue ecclésiastique, d ’une foi éclairée, d ’un zèle
a rd e n t, mais réfléchi, pour la propagation de la religion
catholique.
BI. Vaillant visita l ’église de la mission, ainsi que divers
établissements de charité fondés p a r les missionnaires. Il
trouva l’église foil b ie n , mais il fut bien plus émerveillé
à la vue de tout ce que la charité de ces hommes de Dieu
a su créer, avec le seul jiroduit de quelques aumônes.
C’est eu effet à l’aide de si faibles moyens q u ’ils sont
jiarveuus à fonder et à entre tenir ; 1° Une école pour les
jeunes garçons ; 2 ° une maison où les jeunes orjibelines
sont élevées gratuitement par trois religieuses, femmes
de couleur du pays qui leur apprennent à lire , à éc rire ,
les forment aux bonnes moe urs, et leur inspirent les
vertus qui font la bonne ménagère. C’est dans cet établissement
que les bommes de couleur de l’inang viennent
choisir celles dont ils veulent faire leurs éjiouses, certains
de ue trouver en si sainte compagnie que l’innocence et
la vertu.
A côté de ces deux établissements destinés à l’enfance,
il en est un troisième spécialement affecté à la vieillesse.
Dans ce lu i-ci, les femmes de couleur, veuve s, âgées et
indigentes, tro u v en t gratuitement un asile et d u pain.
Les missionnaires o n t en o u tr e , à quekjues lieues de
Georges-Town, dans un village peuplé de Chinois c atholiques,
une belle église et un séminaire.
Quatre jirê tre s, outre le c u r é , dirigent le séminaire où
BI. Vaillant vit quinze jeunes Chinois ou Cochincbinois,
et un Siamois, se jiréparant ù en tre r dans les ordres.Ces
jeunes gens étaient de futurs apôtres de la Cbine, de la
Cocbincbine, et du royaume de Siam.
« J ’avoue, dit BI. Vaillant dans un de ses rajiports,
que j ’ai éprouvé un sentiment de satisfaction , auquel se
mêlait un peu d ’orgueil n a tio n a l, en voyant les résultats
immenses obtenus p a r des enfants de la F ran c e , sans
appui sur une te rre é tra n g è re , à des milliers de lieues
de leur pa trie , et réduits à de si faibles ressources. Quel
respect et quelles symjiatbies de tels exenqiles ne doivent-
ils jias inspirer jiour le nom fran ça is, aux pojiulalions
qui en sont témoins ! »
H est certain que BI. Bouchot jouissait à Pinaiig d ’une
grande co nsidération, et que les missionnaires français
y étaient généralement estimés jiar des bommes (jui
cependant professent une autre religion.