de départ ¡»¡iir ap[)récier les nouveaux ¡¡rogrès accoiu-
[)lis depuis cette époque.
L'ile de Sincapour est située à dix-huit luilles environ
de l entiée orieiiiale du détroit qui sert de couumuù-
cation entre ro c é au Indien et la mer de Chine. Elle se
trouve [¡lacée [¡récisémeut dans la partie la [¡lus resserrée
de ce d étroit. Des haiics de ¡ (¡ches et de sable, des courants
violents d ’autant ¡¡lus à craindre pour les navires
surpris par le calme , q u ’ils régnent sur uu fond (¡ù l’on
ne peut je ter l’a n c r e , ne laissent aux bâtiments se ren dan
t de l ’une à l’autre mer d ’autre passage ([ue celui
qui longe les côtes de l’île Saint-Jean, et les obligent à
ranger de très-près cette petite île, séJ¡arée de Sincapour
par nn canal fort étroit.
Il n ’y a ¡¡as plus de trois milles de l’île Saiiit-Jean au
mouillage de Sincapour, c ’est-à-dire qu e , p{¡ur se ren d re
dans la mer de C hine ou revenir de cette mer dans l ’océan
In d ie n , il faut passer sous les canons de Saint-Jean (¡u,
ce qui revient au même, sous les )¡alteries de Sincapour.
Cette seule observation ren d compte de l ’importance
militaire que peut avoir l’établissement fondé sur ce
point ¡¡ar une puissance maritime telle que l’Angleterre.
Je dois ajouter toutefois (¡u’au commencement de 1837,
il n ’y avait encore ni fortifications, ni même un seul
canon sur l’île Saint-Jean, et q u ’à Sincapour même, on
ne voyait (¡u’une (iiible b a tte rie , placée sur le bord de
la mer, pour ¡«¡¡(¡udre aux saints des bâtiments arrivant
sur rade.
Sous le ra[([(oiT du commerce, la ¡¡osilioii de Sincap
our n ’est pas moins avantageuse. On peut ¡¡rédire, sans
c ra in te , que cette place est a¡¡pelée aux plus hautes
destinées commerciales. Son ¡¡ort franc est fréquenté
p a r tous les navires du m o n d e , depuis que les Américains
, exclus d ’abord de la franchise accordée à tous les
au tre s , y o n t été admis sur le même pied.
Les pros marchands de la p re sq u ’île malaise et des
nombreux archipels semés aux abords de la mer de
Cbine viennent là , selon les moussons, p o rte r les divers
produits de toutes ces c o n tré e s , e t p ren d re en échange
les ¡¡roduits d ’Europe. Les Siamois ne che rchent pas
d ’autres marchés pour vendre les pro d u ctio n s si riches
et si variées de leur pays. Les habitants des côtes N. E.
de la Chine, b ravant les édits sévères de leur souverain
qui défendent aux Cbinois d ’aller commercer à l’é tra n ger,
ab an d o n n en t le marcbé de Canton p o u r venir à
Siucapour, et c ’est ce qui explique la ¡¡résence des nombreuses
jonques de deux cent cinquante à trois cen t cinquante
tonneaux que la Bonite y ren co n tra . Nous avons
vu déjà que le roi de Cocbincbine expédie également
sur ce p o in t ses frégates chargées de sucre. Ainsi le p o rt
franc de Sincapour, o u v e rt, d ’un côté, à toutes les ma-
lines de ^Euro¡¡e e t de l’Amérique, est déjà le rendez-
vous de tous les produits que le commerce demande à
la Chine et aux pays voisins.
Que manque-t-il p o u r q u ’il devienne l’entrepôt généra!
de to u t le commerce de ces mers? Canton seul peut encore
B o n i t e . — Relation du voyage. T o m e TTI. 2 0