IMBl. Vanier el Cliaigneau , les seuls qui eusseiil survécu
à Cia-Long, jouissaient bien encore à la cour de
iMiiie- iBIbeii tl’une certaine considération ap p a ren te ;
mais il leur fil susciter indirectement tant de trac asseries,
qu'à la fin ces bommes honorables furent c o n traints
d ’ab an d o n n er la Cocbincbine, devenue p o u r eux
un séjour intolérable.
Leur déjiart avait rompu le dernie r anneau de la
chaîne tpii semblait lier les Coebinebinois aux Français.
Un événement su rv en u , peu de temps ap rè s, mit le
comble aux fureurs de Mine-Mben.
Uu grand mandarin leva contre ce prince l’étendard
de la révolte e t , suivi de dix mille Cochincbinois, il se
retran ch a dans Saigon, capitale du Tsiampa. Dans son
armée se trouvaient beaucoup de chrétiens. Il n ’en fallut
pas davantage p o u r irriter violemment le j)rince contre
les chrétiens en général, et particulièrement contre les
missionnaires, tons Français.
Bline-Mben, imliu de toutes les superstitions du b o u d d
h ism e, était déjà, à ce titre , leur ennemi déclaré. Il
le devint bien davantage quand, au nom de chrétiens, il
p u t ajouter la qualification de traîtres.
Cependant rien ne devait lui faire penser encore que
les conseils des missionnaires eussent été p o u r quelque
cbose dans la révolte de leurs disciples. Saigon fut ¡irise
après un long siège, et les troupes royales, entrées dans
la v ille , y tro u v è ren t nn de nos missionnaires que malheureusement
les insurgés avaient co n tra in t par la
violence de rester parmi eux. Vainement ce pauvre
p rê tre voulut-il se justifier. Son innocence fut démontrée
; mais le roi ii’eii tin t aucun com pte, et il ju ra
dès lors d ’extirper le christianisme de ses Etats.
Pour y parvenir, il ne recula devant aucun des moyens
violents que l’empereur du Japon a employèsavec succès.
La plus cruelle persécution commença contre les ch ré tiens,
et, sous prétexte d ’empécher l’entrée des missionnaires
en Cocbincbine, un édit fut lancé , p a r lequel il
inte rdit à to u t Européen de p én é tre r dans le pays, et
p ro n o n ça la peine de mo rt contre l’étranger qui c h e rcherait
à enfreindre cet o r d r e , comme aussi contre le
Cochincbinois qui tenterait de le favoriser.
J ’ai dit combien Mine-Mben red o u ta it les entreprises
ambitieuses des Anglais. On en voit la preuve dans le
refus constant opposé à toutes leurs propositions ten d an t
à contra cte r un traité de commerce. Cette p reoc cupation
explique d ’ailleurs les restrictions mises à 1 admission
des navires de commerce étrangers dans le seul
p o rt de Tourane, et l ’exclusion implicite de tout b â timent
de guerre.
Il n ’en faut pas davantage p o u r d onner un sens à la
réception faite à la Bonite, à toutes ces allées et venues
de mandarins chargés de surveiller les f rançais, à leurs
inquiétudes visibles et aux minutieuses precautions
q u ’ils prenaient contre e u x , to u t en che rchant à ne pas
les irriter.
On comprend d ’ailleurs que M. Vaillant d u t renoncer
et