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hier à du viii blanc de Madère ('liauClé, mais (|iii me
parut, avoir lieaucoup plus d ’analogie avec une médecine.
,1’en.s du reste tout le loisir de m’assurer de son
goût , sinon de m’y accoulumer, cai-, à cliaipio in s tan t,
il (allait répondre à de nouveaux toasts, el l’éticpietle on
Cbine exige impériensenuait (|n’on ne se liorne pas à
faire .semblant de boire : il limi, sons peine d ’imjiolilesse,
.s’exécuter de bonne grâce el prouver (pi’on a rcellenu'iil
bu, en montrant le fond do sa lasse.
« l’onsces détails des coulnmes obinoises étaient sans
(Ionie fort intéressants à ob.server; mais apri-s une ving-
lainc de santés et dix-sciil plats de la cuisine cbinoise, je
sentais llécbir ma résolution. ,l’étais gelé d ’ailleurs dans
la vaste salle; du liaiKpiel, oii l’air froid du debors pénétrait
librement par les portes ouvertes. Aussi m’estimai-
je bien benrenx (piand arriva le ibé ; c’était la lin du
dine r; on le servit dans des vases soigneusement recouverts,
alin (pie son arôme ne piil s’évaporer el nous l<;
primes sans sucre, selon I’li.sage du jtays. Cette boi.sson
me sembla délicieii.so. Elle me lit oiildier un jieu le dégoût
(|ue m ’avait causé le cbam-cbon.
(( Enlin Sao-Quoua se leva el nous jiassâmos avec lui
dans l ine antre salle décorée comme la |)remière. Un e
table régnait au milieu cl sur celli- table des assiettes de
fruits, des coi-b(-illes d(- (leurs, dos conlilurcs et des
gâteaux, des llacons de vin et des verres à pied nous
])rés(,-nlniciil un desscri tout européen.
(( C(-ll(; vue me lil plaisir. ,rall(-ndais riiivilalion du
m-: r.A h o in i i ' e . I9 1
mandarin [loiir in’ass(-oir à ccMc lalilc (-1 cliassci-, en
mangeant im fruit, le goût de la cuisine cbinoise. Mais
j’avais compté sans mon b()le. A un signal donné, il fallut
rentrer dans la salle du festin. Un noiivean dîner s ’y
trouvait servi, l'oiis l(-s plats avaient été renonvelés en
moins d ’une minute. A rcxceiilion de la famoiisc soiijie
(le nids d ’oiseaux, (|ui revient inévilabicmeni dans tout
repas de céicmoiiie, c’étaient encore seize on dix-luiil
plats dilférenls de ceux (jiie nous avions pré-ccdemmcnl
goûtés. b(-iilemenl, au lien de donner à cbaciin sa portion
dans des bols séparés, on les avait servis dans des soupières
il double fond garnies d ’eaii bouillante pour tenir les
iri(-ls cbands. Cbiu-nn devait y puiser comme à la gamelle.
(( ,1e n’étais [las en état de lâire bonneur à ce second
servi(;e, ampiol du reste les plus résolus ne loiiclièrenl
(pi’à jHÛne. 11 .se termina par un plat de riz cnil à l’caii,
(|iii, s(;lon notre banisic, d(;vait cire pris comme dig('slif,
cl dont il sc bourra en effet sons prétexte do faire [lasser
son dîii(-r. .Te n ’eiis pas le courage do rimiler, et je nu-
jetai avec beaucoup jiliis de conüance sur le ibé (|ii’on
servit de nouveau.
(( Nous ro[)assâmcs dans la s(;coiide salle et nous primes
place au dessert. Alors commcnoèreni les toasts de
cérémonie. On l)ut à ma santé et au bon voyage d(; la
lionilcl On l)iil au bon voyage de M. Wbylbmim, enlin
un toast général célélira l(;s mérites et les vertus iiu-om-
parables du mandarin baniste Sao-Quoua (|iii nous traitait
si bien !