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(le (lenicuic à un jeune cerl', et tlu sommet de cette pt--
lile montagne artificielle tombe en cascade l ’eau claire
d ’une source qui alimente le lac. Les pins jolis petits
poissons nagent dans le bassin et font miroiter au soleil
leurs brillantes éc aille s, tandis que les oiseaux de toute
espèce viennent s’y baigner ou jo u e r dans les plantes
aquatiques qui forment une ceinture à ses eaux.
« Les oiseaux des campagnes e n v iro n n a n te s , attirés
sans doute p ar la brillante colonie emplumée créée p a r
M. Béai, viennent sans cesse voleter au to u r de la volière
e t semblent envier le b o n h eu r des captifs. Ceux-ci de leur
côté paraissent fort bien s’accommoder de leur sort. Si
bien , que plusieurs fois on en a vu q u i , après s’être
échappé s, p a r suite de quelque négligence, venaient
d ’eux-mémes rep ren d re leur place dans la volière.
« M. Béai n ’a p o in t exclu de sa collection même les
oiseaux de proie ; m a is , comme on le pense bien, ils ne
sont p o in t mêlés avec les habitants de la grande volière
(jne je viens de décrire. Le vautour, l’aigle, fép e rv ie r,
ne p o u v aien t, dans ce nouvel Eden , vivre en liberté au
milieu des colombes, des faisans et des bengalis. Aussi
des cages particulières leur sont-elles réservées. L’installation
de ces cages est entendue de la manière la plus
convenable à leurs moeurs.
« La noblesse de l’oiseau du paradis ne p ermettait pas
non plus de le confondre avec la plèbe. Il a son petit
palais orné et meublé avec tonte la recherche possible ,
ainsi q u ’un bomme spécialement affecté à son service.
M
« Le ja rdin dans lequel se tro u v en t les volières, compte
d ’ailleurs des richesses d ’un autre genre. On y cultive ,
avec autant de succès que de soin , une fort belle collection
de jilantes rares, recueillies dans les diverses contrées
du g lo b e , mais particulièrement dans l’intérieur de la
Chine et dans les îles du grand Océan. De grands arbres
y forment d ’agréables ombrages, et de leurs branches
p en d en t des cages remplies de singes, de perroquets ou
d ’autres animaux curieux.
« Un peintre chinois est chargé de reproduire p a r le
dessin e t les couleurs les oiseaux de la collection de
M. Béai. Ses dessins, d ’une exactitude remarquable, sont
envoyés à Londres p o u r être publiés.
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L a g ro tte d u C am o e n s ; M"‘® P é re ir a .
« Nous quittâmes M. B é a i, rax-is de to u t ce que nous
avions vu cbez lui; mais en nous p rom e ttan t encore
d ’autres plaisirs p o u r la journée . M. Legrégeois avait
bien voulu nous o f frir, en e ffe t, de nous conduire
au ja rd in où se voit encore la grotte du Camoens. Ce
ja rd in appa rtient à M“ ' Péreira. M. Legrégeois nous
p résenta à cette dame qui non-seulement nous permit
de satisfaire n o tre curiosité , mais qui mit toute la
grâce du monde à n o u s 're c e v o ir. Tandis que désireux
d ’emporter un souvenir du lieu où le cygne du Portugal
composa, dit-on , sa Lusiade, nous étions restés dans le
ja rd in à dessiner une vue de la g ro tte , M™“ Péreira