mont Formose paraissait en ce moment dans la direction
du N. N. O. , mais heureusement le courant était favorable;
an coucher du soleil le vent recommença à souffler
du N. E.
Deux beures plus ta rd , hi Bonite sortie du chenal,
faisait route daus la direction des îles W ater, situées près
de Blalacca. Ces îles furent enfin aperçues vers trois beures :
la corvetlel es contourna dans le S., et Malacca, bientôt
a jirè s, montra ses maisons blanches à travers les lirouil-
lards du malin. A huit beures et demie, l’ancre tombait
dans la rade sur un fond de treize brasses.
M a liic c ii.
Blalacca, ville autrefois jiuissante e l glorieuse, esl
jiassée jiar bien des vicissitudes, avant d ’arriver à l’état
de nullité jires(jue comjilète où elle est au jo u rd ’hui
réduite.
Elle ne doit jioint son origine à ses m aîtres eurojiéens,
car elle existait depuis trois cents ans (juand les P ortugais
en firent la conquê te , en IS I I . Embellie par eux,
elle devait ten ter d ’autres conquérants.
Les Anglais s’eu enqiarèrent en 179 5 , mais ils n ’en
restèrent pas jiaisibles jiossesseiirs. Pendant longtemps
les P o rtu g a is, les Anglais et les Hollandais se la disjiulè-
renl jusqu’à ce (jue ces derniers, à qui elle semblait devoir
désormais appartenir, l’eussent vendue à la comjiagnie
des Indes jiour un comjiloir sur la côte O. de Sumatra.
De sou ancienne sjilendeur il ue reste que des ruines,
de sa gloiie passée que quelques pans de mur, débris des
fortifications derrière lesquelles ses habitants soutinrent
tan t de sièges mémorables contre les sultans malais ligués
pour anéantir la puissance croissante des Portugais.
Il restait du moins à Malacca une certaine inportance
commerciale, alors q u ’elle n ’était plus une puissante cité.
Pulo-Pinang et Sincapour la lui ont enlevée. Aujourd’hui
B'ialacca n ’est jiius rien, (ju’une charge pour ses nouveaux
maîtres. Déjà jieut-étre ils l’auraient abandonnée, s’ils ne
craignaient de la voir renaître entre des mains rivales.
Aussi était-il grandement q u e s tio n , lors du jiassage de
la Bonite, de diminuer les dépenses que sou occujiation
coûte à la comjiagnie, en réduisant le personnel qu elle
est forcée d ’y entre tenir.
Cependant la population de Malacca est encore de dix
mille âmes. Elle se compose de Malais, de Cbinois et de
métis. La ville renferme une garnison de cipayes forte
de quatre cents bommes ; mais les seuls blancs (jui l’habitent
sont les officiers des troupes et les emjiloyés de
l’adm inistra tion, savoir ; un résident conseiller, un sous-
résident et quekjues agents subalternes.
La ville est construite au bord de la mer sur la rive
gaucbe d ’une petite rivière. Son te rrito ire , de cinquante
milles de développement le long du litto r a l, sur une profondeur
de vingt à vingt cinq milles dans l’intérieur, serait
lèrlile s’il était bien cultivé. Les éjiices, le riz , le café,
la caime à sucre y croissent presque sans aucun soin et