des collections minéralogiques de M. Chevalier; la zoologie
y avait gagné un des mammifères les plus importants
recueillis p en d an t le voyage (le Bassaris), plusieurs
oiseaux d o n t la recherche avait été recommandée par
l’Académie, nue espèce nouvelle et fort curieuse du genre
oie, un grand nombre de poissons nouveaux ou imparfaitement
c o n n u s , quelques re])tiles, toutes les espèces
de mollusques terrestres propres aux îles Sandwich , p lu sieurs
mollus([ues marins et fluviátiles et enfin un assez
grand nombre d ’espèces nouvelles ap p a rten an t à la d ivision
des crustacés et à celle des zoophytes. C’était
beaucoup ; mais les coraux qui b o rd en t ces îles donnent
retraite à une myriade d ’animaux des classes inférieures
q u ’il aurait été fort intéressant de pouvoir étudier aussi !
Le temps et les moyens manquèrent p o u r cela aux n atu ralistes.
N’avaient-ils pas raison de regretter un tro p
p rom p t départ?
M. Vaillant le regrettait aussi, mais la saison était
avancée; il fallait arriver à Manille vers la fin de n o vembre,
et il restait à faire près de deux mille lieues p o u r
atteindre ce p o rt.
D ire c tio n d e la ro u te .
En p a rta n t d ’O a b u , le commandant dirigea sa route
de manière à gagner le parallèle de 18" 50', q u ’il voulait
prolonger autant que possible, sans s’en é c a rte r, soit
dans le n o rd , soit dans le sud. Il avait appris des capilaines
qui l'ont fréquemment le voyage de Chine q u e ,
p ar cette la titu d e , les vents soufflent plus généralement
du N. E. et q u ’on n ’y rencontre sur sa route ni îles, ni
écueils. En la suivant on pouvait forcer de voiles la
nuit comme le jo u r ; c’était une considération puissante
p our des gens qui n ’avaient pas de temps à perdre.
Tout alla bien p en d an t quelques jo u rs. Non que le
temps fût toujours beau ; car le c i e l , souvent c o u v e rt,
p en d an t les nuits su rto u t, versait alors sur nos voyageurs
des to rre n ts de pluie qui entretenaient à b o rd une
humidité fort incommode e t funeste à la santé des
hommes de l’équipage. Mais, si le vent soufflait en grains
violents, si la houle était forte e t imprimait à la corvette
un roulis fa tig an t, le vent et la mer venaient du moins
d ’une direction favorable qui secondait sa marche.
Le 31 octobre la Bonite atteignit le 180" degré de
longitude. Le temps devenu fort mauvais depuis la
veille ne faisait q u ’empirer. La brise ju sq u e -là constante
au N. E. passa au S. E. et bientôt inclina encore
davantage vers le S. Elle soufflait avec violence; la mer
très-grosse roulait des lames énormes venant du S. E. ;
les baromètres baissaient sensiblement; to u t annonçait
l’approche d ’une véritable tempête. Il fallut diminuer de
voiles p o u r ménager la mâture.
Mauva is tem p s.
Le 2 novembre vers midi les baromètres ne mar