la lagune, où un Français, M. de La Gironnière, a fondé
un établissement agricole.
En même temps on établit l’observatoire de l’expédition
cbez M. Vidi, à Manille, et les travaux scientifkpies
ma rcbèrent de front avec ceux que ré c lam a it l’état de la
corvette. Je parlerai plus loin de l’h ab ita tio n de M. de
La G iro n n ière, en d o n n a n t, sur l’in té rieu r de L u ço n ,
des détails dus à cet h ab itan t, qui se m o n tra plein d ’obligeance
pour ses hôtes.
La villo d e M an ille .
Mais auparavant, je dois dire un mot de la capitale des
Philippines. .Te n ’ai pas l ’intention d ’en d o n n e r ici une
description détaillée q u ’on p eu t tro u v e r dans plusieurs
ouvrages, et qui n ’ap p ren d ra it rien de nouveau au lecteur.
11 me suffira d ’en rappeler c|uelques traits, p o u r l’intelligence
des faits particuliers à la relâche de la Bonite.
La rivière nommée Passig trav e rs e , comme on sait,
la ville de Manille e t la sépare en deux quartiers to u t â
fait distincts.
L’u n , appelé pro p rem en t la ville, Manille, ou au trement
la ville de guerre, occupe la rive gauche. C’est le
séjour de tous les habitants européens ou créoles ap p a rten
an t aux premières classes de la société. Là se tro u vent
le palais du v ic e -ro i, celui de l’a rc h ev êq u e , les
diverses adm in is tra tio n s , e t tous les établissements
publics.
L’autre q u artier, s’étendant sur la rive droite, est le
iâubourg ou la ville de Bidondo. H est très-populeux et
habité à peu près exclusivement par des In d ie n s , des
Cliinois et des métis.
Le Passig reçoit plusieurs affluents, d o n t quelques-
uns traversent en tous sens la ville de Bidondo.
Quand on remonte la rivière en venant de la rade, ce
qui frappe d ’ab o rd le voyageur est le grand nombre de
bâtiments et de bateaux de toute espèce d o n t elle est
couverte.
On y voit des espèces de chalans d ’une construction
singulière, do n t les flancs sont prolongés p a r une sorte
de cursive en bambou placée extérieurement au niveau
de l ’eau. C’est sur ces cursives que se tien n en t les mariniers
p o u r faire ma rch er l’embarcation en poussant le
fond avec de longues perches.
D’autres bateaux plus fins o n t deux grands balanciers
et suivent le courant, en s’aidant, p o u r gouverner, de
grandes voiles de paille. Vingt ou tren te personnes tro u vent
passage sur ces bateaux, qui servent aux communications
entre Manille et Cavite.
Des pirogues de toutes grandeurs se croisent en tous
sens dans le fleuve ; l’Indien qui les co n d u it a toujours
près de lui son coq fa v o ri, perché sur le petit to it de
nattes qui couvre l’arrière de l’embarcation.
Le Passig est encaissé, à p a rtir de son em b o u ch u re ,
entre deux jetées qui sont toujours dégagées de to u t
encombrement et servent de chemin de balage pour