inetle <le ne jias être trop í’acilemenl reconnus pour
cl rangers. Lorsqu’ils se sentent assez forts sur tous ces
points, ils pénètrent dans la Chine et dans la Corée, en
dépit des persécutions terribles qui les y attendent e t se
vouent à une m o rt presque certaine p o u r gagner quel-
(|ues âmes à Dieu.
Ils sont généralement assez instruits pour s’occuper
dans leurs voyages de recbercbes e t d ’observations intéressant
les sciences; en sorte (¡ne leur mission toute re ligieuse
peut tourner encore au profil de la botanique,
de la zoologie, de la physique, de l’astronomie et de la
géographie.
M. Callery, do n t j ’ai déjà jiarlé, et qui, à répocpie du
voyage de la Bonite, se disposait à p a rtir de Macao pour
p én é trer dans l ’intérieur de l ’empire, était du nombre
de ces missionnaires réunissant le goût des sciences
au zèle de la religion. Tm Bonile lui laissa un cercle de
Borda do n t il comptait faire usage p o u r déterminer
exactement la position de j)lnsieurs villes importantes de
l’inlérieur.
Miicao.
.l’allongerais inutilement ce récit, si j ’entreprenais de
donner ici de Macao une description complète q u ’on
peut trouver dans des ouvrages plus .spéciaux. Je dois me
b orner, conformément an titre de mon livre, à parle r de
ce q u ’en p u ren t voir les voyageurs de la Bonite et à
rendre les impressions q u ’ils en ressentirent cux-mémes.
Lour cela je suivrai ma méthode ordinaire en m e ttan t
dans la bouche de l’un d ’eux la relation des principaux
détails de leur séjour à Macao :
« La première fois que nous descendîmes à te rre, tro p
d ’objets se présentaient à la fois à notre curiosité pour
que nous pussions les analyser et fixer notre attention
sur aucun en particidier.
« Macao n ’est p oint nn séjour comme un autre. Sa
physionomie générale, mélange d’Eurofiéens et de Chinois,
mais beaucoup plus cbinoise (ju’européenne, était
jionr nous quelque cbose de to u t nouveau.
(( J ’avais déjà vu des Cbinois à Manille ; là ils se tro u vaient
étrangers cbez les Espagnols seuls maîtres du
pays. Ici c’est fort différent.
« Les Cbinois dominent ; ils sont dix mille, contre
moins de cinq mille Portugais, qui eux-memes ne ressemblent
guère aux Portugais d ’Europe. Toute 1 autorité
réside en réalité dans les mains d ’un mandarin, d o n t la
puissance ne saurait être balancée par les pouvoirs éphémères
du gouverneur. En sorte que la cité de Macao,
bien que jiortugaise de nom, est a vrai dire une ville toute
cbinoise.
« Ce fut ce c[ui nous frappa de prime ab o rd . C était
une raison de plus p o u r piquer n otre curiosité. Mais afin
de bien se ren d re compte de to u t ce qui devait la d éfrayer,
il fallait mettre quelque o rd re dans nos observations.
J ’étais avec un de mes camarades, spirituel compagnon,
grand amateur du pittoresque, dont le regard