cbacune de ses extrémités, le luxe de l’amenblement et
enlin nn magnifique j)orlrait en pied de Georges IV, tout
rajq)elait la grandeur de l’Angleterre e t la puissance de
la célèbre compagnie qui règne dans les In d e s, et q u i,
an commencement de 1837 , semblait avoir à peu près
renoncé à ses opérations en Cbine.
Une trentaine de j)ersonnes assistaient au dîne r offert
aux voyageurs de la Bonite. Il ne ressernlilait guère au
b anquet de la veille cbez le baniste Sao-Qiiona et la comparaison
n ’était pas en faveur du luxe cbinois. On y
p o rta les santés du roi de France et d u roi d ’Angleterre;
on b u t avec entbousiasme à l’union des deux grandes
nations, p o u r la con.servation de la ¡taix du m o n d e ; et,
dans des toasts moins solennels, on n ’oublia ni M. Vaillant,
ni M. le consul Gernaëi t , que personne ne voyait
partir sans regrets. Ceci avait lien le 12 janvier.
C’etait le quatrième jo u r (pie nos voyageurs passaient
a C anton ; mais, qiioi(pie toutes les beures fussent activement
employées, il leur resta it encore bien des choses à
voir pour contenter leur ciirio.sité. La matinée du lendemain
fut consacrée, comme les précédentes, à explore
r les quartiers de la ville accessibles aux étrangers, à
visiter les magasins et (p o u r les dessinateurs) à p ren d re
des croquis de to u t ce qui leur paraissait remarquable.
L r niiinditriii Tin»; Q iio a ; ,s!i maison e t sou ja rd in .
Dans la jo u rn é e , ils furent admis à visiter la maison
el le ja rdin du mandarin baniste Tine Quoa. Cet bomme
est peut-être le plus riche de sa classe. Arrivé à Canton,
avec (pialre gourdes seulement (comme il en convient
liii-niême), il commença jiar faire le métier de comprad
o r; métier fort luc ra tif du reste p o u r ceux qui l’exercent.
Je ne sais si Tine Quoa s’y m o n tra plus scrupuleux
que les autres compradors, gens indispensables qui ont
la réputation de gruger et piller sans pitié leurs clients.
Il p a ra ît en to u t cas q u ’il y fit très-bien ses affaires. Car,
devenu depuis baniste et mandarin, il se trouvait mainten
an t à la téte d ’une fortune de plusieurs millions de
piastres.
Avec cette opulence, il est permis d ’avoir une riche
habitation. Celle que visitèrent les officiers de la Bonite
n ’était à l’extérieur rien moins que rem a rq u ab le ; mais
l ’intérieur présentait une succession d ’appartemenls où
se déployait le luxe du p roprié ta ire . Là se voyaient, disposés
dans l ’o rd re le plus b iz a r re , des ornements de
to u t genre d o n t plusieurs ne semblaient pas devoir y
figurer. Sans parle r des tentures où le goût chinois d éployait
ses merveilles ; des nombreux fan au x , aux lo n gues
et flottantes houppes de soie ; des meubles en laque
de toute forme, d o n t on ne pouvait pas toujours deviner
l’usage ; on y ren co n tra it, ici de ricbes volières, an milieu
d ’un .salon , là des fontaines et des jets d ’eau, plus loin
des plantes rares plantées dans de gros coquillages disposés
en pots à fleurs; p a rto u t, des objets de grand prix
n’ayant entre eux aucune analogie , (jui semblaient être