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intéressante. La route pittoresque q u ’il avait suivie en
venant lut de nouveau p a rc o u ru e , plus rapide.nenl celte
fois, sans que le charme du paysage q u ’elle sillonne
p e rd it rien de son prix aux yeux du voyageur.
Cependant les nuages s’étaient amoncelés autour des
sommets des moutagnes. Le voile épais dans lequel ils
euveloppaieiit la vallée se déchira vers trois heures de
l ’ajirès-midi, et la pluie si fréquente dans ces régions
montagneuses commença à tomber de manière à incommoder
fortement les voyageurs. Cet incident peu agréable
aurait pu diminuer sensiblement le plaisir ijuc M.Vaillant
s était promis de son excursion; il eut un to u t autre
effet.
N’était-ce pas le complément obligé des notions que
n o tre visiteur devait rap p o rte r de sa course?
Si, comme l ’île de Calypso, Salazie jo u it d ’un p rin temps
p erpé tuel, il ne s ’ensuit pas que tous les jo u rs y
soient sereins et sans nuages. On n ’a du pays q u ’une
idée im p a rfa ite, q uand on Fa vu seulement à la lumière
du brillant soleil des tropiques. Des brouilla rds chassés
pa r les brises de la mer viennent fréquemment s ’en gouffrer
dans les gorges des montagnes et promènent de
vallée en vallée leurs masses humides. En un instant le
ciel s obscurcit, les nuages s’amoncellent. Forage écla te,
et des torrents de pluie se précipitent sur la te r r e , au
b ru it de la foudre et à la lueur d ’innombrables éclairs.
Feu ap rè s, Folisciirité se dissipe, l’azur du ciel apparaît
de nouveau, et la verdure des forêts rajeunie p a r Feau
qui perle sur cbaque feuille, se montre jilus rianle et
plus belle aux feux rallumés du soleil. Ces contrastes
ren d e n t plus p iquant encore le charme du spectacle q u ’offren
t ces lieux.
Mais il est une saison de F an n e e , et ce n est pas celle
daus laquelle M. Vaillant s’y tro u v a it, où les cbangemeiits
de temps sont moins brusques.
A l’époque de Fbivernage, les brouillards régnent
d ’une manière plus constante dans toutes les parties
élevées de Fîle. Sans cesse alimentés p a r les vapeurs ipii
s’élèvent de la mer, ils d é ro b en t presque constamment
la vue des montagnes d u centre.
Alors la pluie tombe sans in te rru p tio n , pendant des
jo u rs en tie rs, dans les hautes vallées. Des milliers dc
cascades rampent sur les pentes des collines; cbatpie
ravin devient un to rre n t do n t les eaux, courant avec
rap id ité, vien n en t se réu n ir dans le lit du to rre n t p rin cipal.
Minés p ar les e a u x , les sommets des falaises à pic
qui term inent les plateaux su p é rieu rs, se détachent par
tranches é n o rm e s, e t se précipitent avec fracas jusqu au
fond des vallée s, d ’où Feau les entra îne en divisant leur
masse jusqu’à la mer.
Dans ces m om e n ts , les communications de S ala zie,
avec la partie inférieure de Fîle, so n t entièrement in te rrompues.
Les chemins rendus impraticables ne peuvent
être de nouveau parcourus p en d an t plusieurs jo u r s , a
cause des brèches nombreuses creusées p a r les eaux el
q u ’il faut rép a re r cbaque fois. Ou jicnsc bien (juc dans