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{'I les reçut avec toutes les l'ormes de ru rh a iiilé française.
Bl. B anior, (ils de l’officier français du même nom ([ui a
si loiii>temps résidé eu Cocliinchine avec le titre de mandarin
, se trouvait parmi eux. (C ’est à lui que j ’ai fait
allusion to u t à l’heure en rappe lant les modestes fonctions
d ’interprète q u ’il remplit sur un des bâtiments de
guerre du pays.) 11 dev.ait servir de truchement entre
BI. Vaillant et les trois mandarins.
Ceux-ci ne ta rd è ren t pas â exposer l’objet de leur v isite.
« ils v en a ien t, dit BI. V aillant, savoir qui nous
étions et me demander toute sorte de renseignements stir
le bâtiment cpie je com manda is; afin, me diient-ils , de
les transm ettre au roi qui réside â lliié -fo n , ville située a
une journée et demie de marcbe de Tourane et capitale
du royaume de la Cocbincbine. »
Le commandant n ’avait rien â dissimuler; il s’em pressa
de les satisfaire, non sans glisser dans sa réponse
(pielcpies expressions emphatiques destinées â [irodiure
de l’effet sur ses interlocuteurs. « 11 accomplissait le to u r
du monde p a r l’o rd re du très-puissant roi de France
p o u r protéger en tous lieux les Français , faire respecter
leurs personnes et leurs biens, demander satislaction des
torts dont ils auraient à se plaindre et tire r une éclatante
vengeance de ceux qui les auraient insultés ou molestés.
Le grand roi son auguste souverain avait voulu
particulic'rcment q u ’il ne manquât pas d ’ab o rd e r en Coc
b in c b in e , parce que les Français sont les plus sinceres
et les Jilus anciens amis des Cochincbinois, et parce que
les officiers de 1 expédition devaient exécuter eu ce jiays
des travaux de sc ien c e , tels cju ils en avaient lait dcqâ
sur tous les jioiuts du globe où fa Bonite avait déjà
jiassé. »
Les mandarins écoutaient to u t cela fort attentivement.
Une seule cbose les embarra.ssail ; ils voyaient Iloller sur
leurs têtes le pavillon aux trois couleurs. « Si vous êtes
F ran ça is, disa ient-ils, jiourquoi ii’avez-vous jias le jia-
villon de France ? a El en disant cela, ils m o n tra ien t sur
une grande jiancarte le jiavilloo blanc semé de fleurs de
lis. BI. Vaillant leur réjioiidit que le jiavilloii tricolore
était celui de Louis-Pbilippe U', jiriiice trè s-jiu issa n t,
souverain actuel de la grande nation française. Il leur
mo n tra en même lemjis uu beau jio rtrait eu jiied du
roi qui décorait la grande galerie de la corvelle et devant
lequel les mandarins s ’inclinèrent avec resjiecl.
11 esl â rema rque r que ce p o rtra it avait toujours p roduit
beaucoup d ’effet sur les étrangers admis â visiter fa
Bonite; d ’où M. Vaillant conclut q u ’il serait utile de
toujours jùacer sur les bâtiments ayant une mission semblable
â la sienne un tableau richement encadré re jn é -
sentanl le souverain de la France dans son costume de
c é rém o n ie , et avec tons les attributs de sa puissance ;
rien ne parle mieux en effet aux yeux des peujiles encore
peu civilisés.
Ee commandant d it ensuite aux mandarins q u ’il avait
besoin d ’e a u , de b o is , de provisions fraîches et d ’un
emplacement pour élalilir son observatoire; ajoutant