tenant aux liasses classes du peuple se pressaient sans
o rd re , comme dans l’attente d ’nn sjiectacle extraordinaire.
« Nous fûmes introduits avec cérémonie daus les galeries
sujiérieures, réservées aux jiersonnes d ’un rang
élevé, l.es femmes y occujiaient un côté séparé, tandis
(jue dans l’antre partie se tenaient les princijiaux musulm
an s, ainsi (ju’un grand nombre de curieux : Persans,
Bengalis, .Tiiifs, Européens, d o n t les costumes différents
présentaient le coiiji d ’oeil le plus varié.
rt Les murs des galeries, entièrement revêtus de glaces,
multipliaient à l’infini les figures si diverses que la féte
avait réunies et doublaient l ’éclat éblouissant de p lu sieurs
centaines de lustres de toutes couleurs, suspendus
sur deux rangs à côté l’un de l’a u t r e , dans toute la longueur
des galeries. Si ce n ’était là une condition essentielle
de la cé rémonie , il fallait que le musulman cbez
qui elle se passait eût la manie des lustres. C’était le cas
de dire :
A i in e z - v o i i s )a lu m iè t'c P o n e n a m i s p a r t o u t .
« Le maître de la maison , nous jirenant par la main ,
nous conduisit daus un cabine t, espèce de sanctuaire où
brilla ient, au milieu d ’un foyer lumineux, jilusieurs
figures grossièrement sculjitées, mais toutes resjilendis-
santes d ’o r et d ’argent. l i i , chacun de nous fut à sou
to u r a.sjiergé d ’eau de rose, tandis q u e , dans la cour, le
peujile bu rlail des chants lugubres accompagnés jiar les
sons vibrants de plusieurs instruments de cuivre.
« 11 serait difficile d ’imaginer quelque chose de jilus
ex trao rd in aire que le spectacle offert en ce moment à
n o tre adm iration. Mes yeux éblouis par toutes ces lumières
b rilla n t de tous c ô té s , p a r le mouvement de cette
foule sans n om b re , d o n t l’aspect variait à l ’infini, par
le jeu combiné des glaces et des lu s tre s , se fermaient
involontairement. J ’avais comme une espèce de vertige.
On eût dit un immense kaléidoscope do n t j ’occupais le
centre. Ce que je vis dans celte féte me p a ru t fort su rp
ren an t et fort bizarre ; mais q u ’on ne m ’en demande
point le sens, car je n ’y compris rien du tout. Eu sorlaul
de là , j ’avais grand besoin de rep o s, aussi retrouvai-je
avec grand jilaisir ma chambre d ’auberge à Boodry’s
hotel.
Q u e lq u e s rem a rq u e s.
« Je pourrais allonger beaucoup le récit de mon
voyage à Calcutta, si je voulais rappeler tous les détails
de mon séjour dans cette ville et décrire to u t ce qui
passa devant mes yeux, p e n d a n tle s c in q jo u rs q u e j ’em-
ployai à la visiter. Mais à quoi bon parle r de ce que tout
le monde connaît au jo u rd ’hui mieux que moi.
« Qui pourrais-je intéresser en raco n tan t ma déconvenue
, lorsque envieux de rap p o rte r de la capitale de
r in d e quelques produits de l’industrie locale, je ne tro u