Quel(|iies hàlinicnts de n oire nation y loiiclicnt pourtant
de tem jisà autre ; mais les opérations commereiales
(pi'ils peuvent y en trep ren d re sont tout à fait insigni-
liantes.
Il y a Itien longtemps que cette remar([ue a été faite ;
bien longtemps aussi q u ’on a agité la question de savoir
à (pioi tient l’infériorité de n o tre commerce sur tous les
points du globe, sa nullité absolue sur (juelques-uns.
Certains écrivains en o n t cbercbé la cause dans la r igueur
de nos lois de douanes (pii prohibaient l’entrée en
France d ’une foule de p ro d u its étran g ers; cette observation
s’a|)pli(iuail parliculif'rement aux soieries de la Chine
et à la jiliipart des objets de son industrie.
D’antres o n t reproché à n otre navigation marchande
de ne pas mettre assez d ’économie dans ses expéditions ;
à n o tre commerce de ne pas consulter suffisamment le
goût des peuples cbez qui il veut placer ses produits ; à
l’ime et à l’autre de ne pas se m o n tre r assez aventureux,
et de se p r iv e r , jiar tro p de tim id ité , des avantages que
leurs rivaux savent se p ro cu re r en d o n n an t beaucoup au
hasard.
S’il m ’était permis à mon to u r d ’émettre une opinion
il ce s u je t, je dirais que ce n ’est à aucune de ces circonstances
que tie n t l ’étiit languissant de n o tre commerce
extérieur, ou plutôt que ces circonstances elles-mêmes
p ro v ien n en t d ’une cause plus générale et bien autrement
importante d o n t je vais toucher quelques mots.
Un vieux proverbe que j ’ai souvent entendu lép éte r
dans mon enfance et do n t tous mes lecteurs ont pu sans
doute apprécier le sens profond e t vrai d it que : (( le p etit
écu du riche vaut mieux que les six francs du pauvre. »
Pour le p a u v r e , pas de bons marchés ! pas de m a rchés
en temps o p portun ! pas d ’économie ! si l’on entend
par ce mot une convenable répa rtition des ressources.
Vivant au jo u r le jo u r, il n ’a jamais assez pour satisfaire
les besoins présents ; heureux ! quand, à force de jiriva-
lions, il peut éviter d ’escompter l ’avenir.
Si on réunissait en un e seule masse les petites ressources
d ’u n certain nombre de familles qui meurent de
faim , il y aurait de quoi faire subsister à l’aise une communauté
d ’individus en nombre double. Une famille de
dix personnes vit largement d ’une h o n n ête fo rtu n e ; divisez
l à , réduisez chacun de ses membres à consommer
isolément sa p a r t , sans y ajouter les produits d ’iiiie in dustrie
quelconque ; ils tom b e ro n t dans la misère. C’est
q u ’il y a une foule de dépenses communes, q u ’on ne fait
q u ’une fois, mais q u ’il faut toujours faire, quelque réduit
que soit le nom b re de ceux à ([ui elles profitent. Dix
personnes se cbauiTent au même foyer : une seule lampe
les éc la ire ; séparez-les, il leur faut dix lampes et dix
foyers.
Si cela est v ra i, applic|ué à l’économie dome stique ,
c ’est jilus sensible encore quand il s’agit d ’économie
commerciale. Le petit ma rchand ne saurait vivre en
concurrence avec le commerçant millionnaire. 11 se
ruine, là même où celui-ci trouve moyeu d ’entasser d'('>-
B ü iiitt’. — Relation du voyage. T o t i ie U I . 16