¿■42 VOYAGE
maison où ils se réimissenl pour traiter des affaires est
nommée le Cousu!t.
Le coliongest l’intermédiaire obligé des étrangers envers
l'au to rité cbinoise. 11 a deux interprètes cbinois
pour transcrire du cbinois en anglais, et l’éciproqne-
in e n t, tontes les pièces relatives aux affaires pendantes
devant les fonctionnaires du pays. Si un négociant européen
veut adresser une demande ou une réclamation
ipielconque, soit an vice-roi, soit au boppo ( le cbef de
la douane ), soit à toute autre au to rité , c ’est au cobong
q u ’il doit remettre sa requête.
Quand le vice-roi on to u t autre fonctionnaire o n t eux-
mémes une notification à faire aux E u ro p é en s, c ’est encore
au cobong que la pièce est envoyée. Ce conseil en
expédie une copie certifiée aux intéressés et garde l’o riginal
; en sorte que le cobong est aussi f arcbiviste des
actes de l’autorité cbinoise concernant les é tra n g e rs, et
de sa correspondance avec eux p o u r toutes les affaires
majeures.
Les membres du cobong rép o n d en t personnellement
de la conduite des Européens ; aussi ceux-ci n e peuvent-
ils être admis à résider à Canton que sur la proposition
des banistes au vice-roi. Par cette d ém arch e , les banistes
se constituent garants de leur moralité, et cette responsabilité
n ’est point illusoire ; car si un Européen se conduit
m a l, ce sont les banistes qui sont punis siir-le-cbamp.
La conséquence de cette disposition est de placer les
négociants étrangers sous la dépendance des banistes et
de leur ôter to u t moyen de traiter avec les Cbinois autrement
que p a r leur entremise.
Ce ne serait q u ’en co rrom p an t la fidélité des hongs-
marcbands q u ’ils p o u rra ien t parvenir à se d o n n e r jilus
de liberté ; mais l ’ombrageuse politique de la cour de
Pékin a encore prévu cette éventualité.
Si un baniste laisse voir de la sympathie p o u r les Européens,
en les fréquentant ou en les recevant trop intimement
chez lu i, il est frappé d ’une forte amende, ré voqué
de ses fonctions e t renvoyé immédiatement dans
une des provinces de l’inté rieur : c est p ar cette raison
que jamais un Européen n ’est admis dans 1 intimité des
bongs-marcbands. 11 ne met les pieds dans leur maison
q u ’à l’occasion d ’nn dîner d ’appa rat, politesse officielle,
seulement tolé rée, à laquelle présidé toujours quelque
inquiétude et qui se renouvelle très-rarem en t. Les Européens
n ’assistent à ces dîners que p a r pure curiosité.
Ces détails, d o n t la p lu p a rt ne sont ignorés sans doute
d ’aucun de mes lecteurs, m ’ont paru devoir être rappelés
comme introduction à ce qui me reste à dire de la
situation des affaires commerciales à l’époque du voyage
de la Bonile.
A c t iv i t é d e s a f f a ir e s c om m e r c ia le s à C a n to n a u m o m e n t d u p a s s a g e d e la Bonite.
m
Elles avaient une grande activité à C a n to n , se tro u vaient
momentanément suspendues a Lintin el languissaient
à Macao.