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caj) tie ISoiiiie-EspéraiK'e. J.e 17 aoiïl, vingt cl un jouis
après être jiartis tie B o urbon, nos voyageurs étaient dtqà
liarvenus à soixante et dix lieues d ans l’onest de ce dernier
c a p , surnonnné à bien juste titre le cap des Tempêtes.
Les co u p s d e v e n t ; lia u te u r de.s lam es d a n s le v o is in a g e du ca p .
Jusque-là toutefois ils n ’avaient rien éprouvé qui pût
justifier absolument la mauvaise réputation des mers qui
l’en to u ren t. Mais ils ne p e rdirent rien pour attendre. Au
moment ou l’on pouvait se croire déjà sorti des parages
où régnent d ’ordinaire les plus mauvais temps, les vents
passant brusquement au Nord et au N. N. E. vinrent
a rrê te r la marcbe de la corvette e t la d é tourne r de sa
route. Les baromètres baissaient, la brise augmentait de
violence, la mer se gonflait d ’une manière prodigieuse.
C’était un coup de vent qui se déclarait. La Bonite le
reçut bravement à la cape e t, maintenant m oins chargée
qu a son départ du Gange, elle essuya sa violence sans
faire aucune avarie.
Le 20 août, un second coup de vent succéda au p remier.
Quoique plus violent e n c o re , il ne causa pas plus
de mal.
Ces deux tempêtes devaient offrir à nos navigateurs
1 occasion d observer l’état de la mer dans ces parages
et de se former une opinion sur la question si controversée
de la liautciir q u ’y atteignent les lames dans une
tourmente. Ils reconnu rent q u e , dans les environs du
cap , les lames sont réellement d ’une dimension gigantesque,
e t su rto u t q u ’elles y développent une immense
surface. M. Vaillant ajoute toutefois q u ’elles ne lui p a ru
ren t pas dominées p a r ces énormes brisants q u ’il avait
observés au cap Horn et dans le golfe du Bengale ; « b risants
si d an g e reu x , ajoute-t-il, p o u r les bâtiments sur
lesquels ils viennent se précipiter et q u ’ils menacent
d ’engloutir ! » On essaya de mesurer la h au teu r de quelques
unes de ces lames, afin de rép o n d re aux désirs exprimés
dans les instructions de l’Académie des sciences;
mais c ’est une opération q u ’il est presque impossible
d ’exécuter avec une précision absolue ; aussi ne doit-on
regarder que comme approximatif le résultat des observations
faites dans cette circonstance et qui donnent
trente-cinq pieds environ d ’élévation moyenne aux lames
soulevées p a r le vent.
Le 21 août la tempête s ’était apa isé e, mais le gros
temps d u ra it encore; la mer était d u re et les vents
souvent contraires. Ce fut au milieu de ces circonstances,
que ia Bonite s’éleva péniblement ju sq u ’au tro pique,
qu’elle parvint enfin à franchir, le 30 août, p o u r
la dernière fois. Là elle trouva les vents généraux du S. E.
et vogua désormais sans obstacles vers Sainte-Hélène.
S a in te -H é lèu e .
M. Vaillant n ’avait pas l’intention de séjourner sur ce
point devenu à jamais célèbre. 11 voulait seulement y