r iu d e , une hunière , nue porte ouverte, où nous [lussions
demander quelque indication. Pendant une h e u re , nous
marchâmes vainemem ; jiestant de lion coeur contre n otre
étoile el nous plaignant tout haut de ne pouvoir trouver
dans la ville des palais , la jilus modeste auberge où reposer
nos têtes. Enliii le hasard ou plutôt la luue vint à
n otre secours. Un de ses rayons lombaul inojiiiiément
sur la façade d ’uiie maison voisine nous jierrnit en effet
de lire sur sou enseigne Boodry’s hôtel. Nous ue savions
où nous étions. L’ajipareiice du lieu u ’offrail rien de bien
séduisant; mais nous n ’avions jias à choisir. Nous frap-
jiâmes donc â la [lorte tpii s ’oiivrit â n otre grande satisfaction.
Le maître de l ’hôtel jiarlait français; il se montra
avenant el em p re ssé , nous vanta , comme de ra iso n , son
établissement, el n ’eut aucune peine â nous persuader
de n ’en jias cbe rcber d ’autre ; nous traitâmes avec lui â
raison de six roupies jiar jo u r , y conqiris le jialauquiit
indispensable.
A g ré ab le re n c o n tre .
t( Quand il fil jo u r, je sortis pour aller voir notre
commandant que je savais logé â S pence’s hôtel. Il
était parti p o u r Chandernagor. Je vins rejoindre mes
compagnons de voyage et nous nous rendîmes e n semble
cbez MM. Scbram et Blondel, négociants français
, p o u r (jui ces messieurs avaient des lettres. Une
agréable surprise nous y attendait. Le capitaine Cué-
zenec, ancien officier de la marine royale, mainletianl
voué â la carrière du coinmerce, ayant appris notre a rrivée
et ne sachant où nous retro u v er, venait aussi cbez
MM. Scbram et Blondel pour s’informer de nous. En (jua-
lité d ’ancien c am a rad e , il rev e n d iq u a , avec la plus aimable
in stan c e, le privilège d ’être n otre cicerone et de nous faire
les hon n eu rs du pays nouveau jiour nous q u ’il connaissait
parfaitement. Il é ta it, dit-il, chargé de nous conduire
â Chandernagor, où M. Bédier qui d o n n a it uu bal le soir
même, nous atten d a it. « Venez, ajouta M. Cuézenec, venez
dans mon b a te a u , je pars â une h e u r e , nous ferons
un voyage ch a rm an t! » 11 y avait ta n t de franchise el de
cordialité dans les manières du capilaine, ([ue nul de
n o u s , bien que nous le vissions p o u r la [iremière fois, ue
pensa â refuser son offre. Â midi sa voiture vint nous
chercher â Boodry’s hôtel et nous co n d u isit, deux de
mes camarades et m o i, au bateau qui uous attendait.
L e b a te a u d u c a p ita in e Gué zene c.
« Le capitaine Cuézenec, en expédiant son navire, trois
mois au p a ra v a n t, n ’avait pas voulu s’établir â teri'c. I .’eau
était son élément, el afin de n ’en pas so rtir il avait élu
domicile dans un grand bateau commodément in s ta llé ,
q u ’il ne quittait que pour faire ses courses en ville.
(( 11 nous reçu t dans un salon fort bien disposé ([ue
décoraient plusieurs a rm o ire s, une bibliothèque , une
table â manger ; tandis que sur l’arrière du bateau était
sa chambre â coucher, son bureau et ses installations de
II