(le la Moiija. Mais le vent, arrêté par les liantes montagnes
(le Mariveli's, manipia tout à coup à l’approche de
te rre. Il lallut passer an sud de la Monja et |)rolonger la
partie méridionale du Corrégidor. l.e ciel ('tait toujours
sombre et pluvieux, la brise très-forte; et, du h au t de
i’ile, (!(' pesantes rafales venaient fondre sur la corvette.
A peine avait-elle dépassé l’île Calialo, ([ue le vent,
venant alors du fond du golfe, redoubla de violence. La
mer surtout était beaucoup plus grosse en cet en d ro it où
rien ne l’abritait.
Le commandant fit virer de b o rd . Dans cette évolution
, le grand h u n ie r récemment envergué fut déchiré
du premier coup.
Il ne fallait plus songer en ce moment à s’élever dans
le vent jiour a tte in d re le mouillage de Manille éloigné
de vingt-six milles d a n s l’E. N. E. ; car l’expérience d ’une
première tentative venait de pro u v er l’impossibilité de
louvoyer dans la vaste baie h o rs de l’abri des hantes
terres. M. Vaillant d u t se résigner à je te r l’ancre pro v isoirement
auprès de Marivelès et il maniEuvra p o u r venir
p ren d re ce mouillage; mais après avoir doublé
l’îlot de Monja, la vergue du grand h u n ie r se rompit
dans un virement de b o rd . La corvette n ’en continua
pas moins à avancer vers le mouillage et peu après elle
laissa tomber l’ancre devant la baie de Marivelès p a r
trente brasses sur un fond de sable vaseux. On s’occu])a
immédiatement a]>rès à remplacer la vergue cassée et la
voile di'cbirée par le vent.
Dans le même moment, un navire marchand sous p a villon
espagnol venait aussi se réfugier aux Marivelès. Il
sortait de Manille et il avait trouvé le temps tro p m au vais
pour tenir la mer. On ne l’eut pas p lu tô t aperçu
que M. Barrot p rit une embarcation et se rendit à l)ord
afin d ’avoir des nouvelles d ’Europe. Les dernières reçues
à Manille n ’étaient pas très-anciennes; elles annonçaient
(|ue tout était tran()uille dans les États de notre continent.
P endant toute la nuit snivanle le temps resta couvert
et l’atmosphère chargée de brouilla rd. Une petite pluie
tombait sans in te rru p tio n ; la Iirise continuait à souffler
p ar fortes rafales.
5 (Iccombro; à Ibincre deviint M ariv e lès.
Le lundi 5 décembre, le vent était un peu diminué,
mais l’état du ciel ne s’améliora pas. Il n ’y avait pas
moyen de songer à appareiller pour en tre r dans la baie
de Manille, car on ne distinguait ui l ’île du Corrégidor,
ni l’îlot de la Monja qui devaient servir de points de re connaissance
p o u r guider la marcbe du navire. Ce fut
encore une jo u rn é e à passer à l’ancre.
Vers neu f heures du malin nue felouque canonnière
b attan t flamme, armée d ’un canon de quatre sur son
avant et de quatre pierriers en fer, a c co s ta /a /io n ù e . Cette
embarcation, commandée p ar un officier de la marine
royale esjiagnole, v(mait de la p art du commandant du