se jiroiiieiier dans les environs. Ce lut peine perdue.
lleureusenient la milice cocbincbinoise n ’était pas fort
redoutable. Voyant (|u ’il n ’y avait j>as moyen de lui (aire
entendre raison , nos officiers finirent p a r ne pas vouloir
comprendre à leur to u r les signes et les injonctions
des malheureux Cocbiucliiuois, et passèrent o u tre . CeUe
niaïueuvre se répéta tous les jo u r s , p en d an t la relâcbe
de la Bonite à Tourane ; moyennant <|uoi les naturalistes
jtureiit jtoursuivre leur cbasse et leurs récoltes b o ta n i-
(]ues dans la m o n ta g n e , à la seule condition de se voir
constamment gardés à vue p a r les soldats qui s’essoufflaient
à leur suite et cju’ils régalaient de temjis en temps
de (juelques gouttes d ’eau-de-vie.
L e m a n d a r i n d e g u e n ’c , c a p i t a i n e d e f r é g a t e .
Dans l ’après-midi, M. Vaillant, qui déjà avait expédié
uu canot aux p ro v isio n s, voulut aussi se ren d re à Tourane
Jiour voir la ville et visiter a u s s i, si cela lui était
jtossible , deux petits forts q u ’on apercevait du b o rd de
la c o rv e tte , et d o n t l ’enceinte paraissait jiresque au n iveau
du sol. Déjà il s’était jeté dans son embarcation et
il se dirigeait vers l’entrée de la rivière sur le b o rd de
laquelle Tourane est bâtie, (juand il ren co n tra un bateau
venant du côté de la corvetle. Deux jiersonnages, q u ’à
leur suite on pouvait reconnaître p o u r des mandarins
de distinction, s ’y tenaient accroupis sous de grands jia-
rasols. Le jeune Vanier les accomjiaguail. M. Vaillant
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ren tra à bord jiour les recevoir. L’un était un mandarin
de guerre de deuxième classe commaiidaul une des j>e-
tites frégates mouillées sur la rade ; l’autre im mandarin
lettré, au.ssi de deuxième classe; celui-ci était envoyé jtar
le roi Jiour présider à l’expédition des deux frégates que
Sa Majesté Cocbincbinoise faisait cbarger de sucre à sou
p ro p re c om p te , afin de l’envoyer vendre à Siucapour
ou à ,lava. Ces p e rso n n a g e s, tous deux bien en cour,
avaient l ’oreille du so u v e ra in , ainsi que M. Vanier en
jirévint le commandant.
Celui-ci c ru t devoir me ttre une certaine recbercbe
dans sa réception. Il leur m o n tra sa co rv e tte , comme il
l ’avait déjà fait voir aux autres mandarins venus la veille
à b o r d , e t , q uand les premiers comjilimenls eurent été
échangés de p a rt et d ’a u t r e , il témoigna avec intention
un grand étonnement du refus ojijiosé le jo u r jirécédent
à son désir de visiter les rochers de marbre. (( Certainemen
t, a jouta-t-il, les ordres du roi étaient mal in te rp ré tés.
Nul d o u te , en e ffe t, que si Sa Majesté eût été instruite
q u ’il se trouvait dans la baie de Tourane un
b âtiment de guerre de la puissante nation de F ran ce ,
l ’ancienne et fidèle alliée de la Cocbincbine , il aurait
donné l’o rd re délaisser à son com mandant to u te liberté
de voir un lieu q u ’on d it intéressant à explorer sous le
rajijiort géologique. »
Mais il avait affaire à de rusés compères qui n ’eurent
garde de se compromettre en lui rép o n d an t.
M. Vaillant leur fit servir des sucreries el autres frian