C|uaieiil plus (|ue 27" 4", iiulicatiou irès-basse, eu égard
aux latitudes dans lesquelles on naviguait. Le ciel avait
pris line teinte blafarde, la jiliiie ne tombait pas encore;
mais un vent violent du S. E. soufflait p a r rafales trè s-
lourdes. Vers trois heures, une vapeur blanchâtre couvrit
la mer du côté du sud et p a ru t s’avancer rapidement
sur la corvette. En même temps, la brise redoublant de
force, passa au S. S. E ., la mer devint monstrueuse et
la tempête éclata dans toute sa furie.
Les navigateurs qui ont donné au grand Océan la d énomination
de mer Pacifique ne s’étaient sans doute ja mais
trouvés au mois de novembre dans les parages que
traversait alors la Bonite.
M. Vaillant reco n n u t en ce moment l ’exactitude de ce
qu on lui avait dit a Honolulu des mauvais temps q u ’amène
la saison de l’hivernage, et il s’applaudit de n ’avoir
pas été surpris p ar celui-lâ sur les côtes d ’Oahu.
Ce n était p o u rtan t q u ’un premier coup de f o u e t,
la Bonite n ’en fut pas surprise : on l’avait vu venir. Elle
le reçu t â la cape, sous la misaine, le p etit foc et le foc
d ’artimon.
Vers quatre heures et demie du soir la grande violence
du vent commença â se calmer. A minuit il ne soufflait
plus que p ar rafales devenues de moins en moins fatigantes
et les baromètres annonçaient une disposition â
monter.
Pendant la jo u rn ée du 3 la biise souffla avec force du
S. au S. S. E. Le ciel s’était un peu éclairci; ou n ’était
plus submergé p a r les fréquentes ondées q u i, depuis le
d ép a rt d ’H o n o lu lu , avaient chaque jo u r assailli la corvette.
Il y avait même une amélioration sensible dans
l’état de la mer, et l’on eût p u croire â la fin prochaine
du mauvais temps, sans la prédiction des baromètres qui
se tenaient obstinément a 27, 7'’ 4 dixièmes.
Le 4 dans la m a tin é e , ciel très-clair ; horizon b ru meux
; mer p lus creuse; vent v iolent soufflant du S. S. E.
en pesantes rafales. Vers un e h e u r e , les baromètres
tom b en t to u t â coup d ’une ligne. Peu a p r è s , le ciel se
charge beaucoup dans le S. 0 . e t p r e n d , en peu d ’in stants,
une apparence menaçante.
Cette vapeur blanchâtre q u i, plusieurs fois d é jà , était
apparue comme la messagère des tem p ê te s , envahit la
mer de nouveau. A trois h e u r e s , le coup de vent se d éclare
enfin et débute p a r un grain qui, p a rta n t du S. O.,
fond impétueusement sur la corvette q u ’il inonde.
Les deux hunie rs amenés sur le to n , quoique réduits à
leur plus petite su rfa ce , so n t néanmoins emportés du
même coup.
Les lames devenues monstrueuses s’élèvent comme
des montagnes et menacent d ’engloutir le navire. Quelques
unes tom b en t pesamment â b o rd ; to u te s , en se
b risan t co n tre ses flan c s, font jaillir leur écume ju sq u ’à
la h au teu r des hunes.
Cependant la pluie n ’a fait que passer et tandis que
mugit la tem p ê te , le soleil brillant dans un ciel éclairci
semble sourire de sa rage impuissante. Mais après le cou