Quinze rivières se je tleni dans le lac de Bay. Une seule
en sort j)our porter ses eaux à la n ie r: c ’est la rivière
de Ua.s.sig.
Ue voyageur (pii vi.sile la |>rovince de la Lagune ne
•saurait négliger de rem o n ter la rivière Boiilioii, la plus
remar(|uahlc de celles (pii alimciiteiil le lac. Cette rivière
traverse dans son cours le Bourg de Pagsanjan, clicf-
licu de la jinivince. Sur sa rive gauche, à peu de distance
du bourg, on trouve une liclle .source d ’caii lliermale,
do n t la température est d ’environ (piinze degrés Réau-
miir. Mais ce q u ’il y a de jilus curieux à voir, c ’est la
rivière elle-même. Un peu au-dessus de Pagsanjan, son
lit se re.sserre to u t à c o u p ; ce n ’est (ilus (pi’un to rre n t
rapide, coulant en tre deux montagnes ou plutôt entre
deux murs de roche de (pialre cents pieds de bailleur cl
d o n t les sommets, en ipielipies endroits, se rajuirocbent
au point de former presipie une voûte. On jieiil rcmon-
ler le courant jusqu’à une assez grande distance, an
moyen de Ii ('.s-])eiiles pirogues ; mais, au fond de l ’im-
mense crevasse qui forme son lit, l’air atmo.spbériqiie
man(|iie souvent ; on a vu des ¡lersoimcs obligées de re brousser
clicmin à cause de la dilïicnllé de respirer. Cependant,
jioiir jo u ir du coup d ’(eil le plus piltore.sqiic
(pi’offre la rivière Bonbon, il faut aller beaucoup |)lns
haut jusipi’à l’(!iidroit oû elle se [irécipite du liant de la
montagne dans le bassin encaissé do n t je viens de jiar-
ler. Q u’on .se ligure une colonne d ’eau d ’un énorine
volume, tomliant verlicalemenl el sans ob.stacle d ’ime
baulciir de (piatre cents pieds, immobile en apparence,
mais lioiiillonnant au fond de l’abîme et rempli.ssanl la
vaste cavité du ravin d ’une atmosjibère de vapeurs, dans
laijuelleles rayons de lumière, décomposés comme dans
un jirisme, Ibiil miroiter à l’oeil tontes les couleurs de
l’arc-en-ciel. La cascade de la rivière Bonbon est une des
choses les plus curieuses (pi’on puisse voir dans toute
l’île.
Les animaux domestiques qii’on ren co n tre principalement
dans la province de la Lagune sont le buffle, originaire
de la Chine, le cbeval iiiqiorté d ’Esjiagne ou du
Bengale; le boeuf, |)rovciiant au.ssi de sujets (iris dans
les mêmes p ay s; la chèvre, le mouton, le chien, le chat
el le porc.
Parmi les animaux sauvages, il convient de citer le
cerf, le sanglier, deux espèces de civette, une seule
espèce de singe et su rto u t le biifOc sauvage originaire
des Pbilijipiues.
Ce dern ie r mérite une mention particulière. Il est
surtout remaripiable p a r sa férocité. Le buffle des Pbi-
li()pines n 'a lte iid pas d ’être jirovoqué pour altaipicr
riiom m e, sou einiemi naturel. C’est lui (pii, le premier,
présente le combat. Celui-ci chercbe-l-il son salut dans
la fuite, il le (loiirsiiit à outrance. Si rb om m e est assi'z
lieurcux [lour éviter l’atlaipie en grimpant sur un arbre,
i(' buflle ne l’abandonne pas jioiir cela. Il se constitue