dan l de la itiaison du capitaine de p o r t, q u ’on avait établi
l’observatoire. Les officiers cbarges des travaux de
physique s’y étaient installés sous deux tentes. Quant à
m o i, je n ’avais [lour me distraire du service du b o rd ,
que de stériles promenades sur une plage u n ie , où rien
ne me paraissait digne de remarque.
« Aussi vis-je arriver avec bien de la joie une le ttre du
commandant, qui m ’ap p e la it, avec quelques au tre s, à
Calcutta. M. Vaillant pensait sans doute que je tro u v e rais
là mieux à faire, dans l’in té rê t de la partie p itto resque
du voyage. Je n ’avais garde de me faire prier et
je jiartis g a iem e n t, non sans répé ter in té rieu rem en t ce
que j ’avais eu plusieurs fois occasion de dire dans les
précédentes relâches : d mes crayons, que j e vous remercie
! car c’était à eux que je devais d ’avoir vu bien
des choses d o n t mes camarades étaient privés.
De D iam o n d H a rb o u r à C a lc u tta .
« Ln bateau du pays, mauvaise barq u e , dans laquelle
nous étions les uns sur les autres e t qui m anqua de chavirer
vingt fois, nous conduisit moyennant douze ro u pies
de Diamond Harbour à Calcutta. Sept rameurs,
réglant leurs mouvements sur la mesure d ’un ch an t m onotone
q u ’ils h u rla ien t sans trêve ni r e p o s , nous servirent
d ’abord moins que le flot p our rem o n ter le fleuve ;
car nous avions la marée pour nous. Nous passâmes
ainsi rapidement devant le lieu où les bâtiments de
guerre sont oliligés de déposer leurs poudres quand ils
veulent remonter ju sq u ’à Calcutta. Plus lo in , quelques
maisons de c am p a g n e , bâties â l’européenne , commencèrent
â révéler l’approcbe d ’une ville de luxe et de r ichesses.
Nous brûlions d ’impatience d ’arriver. Les bords
de rOu g ly n ’ont rien de pittoresque qui puisse dédommager
de la longueur du voyage. Cependant nos r a m
eu rs, qui n ’avaient rien mangé depuis le m a tin , el
q u i, depuis la fin du flo t, luttaient maintenant avec
peine co n tre le co u ra n t, d emanda ient à se reposer. 11
était h u it heures du soir. Nous mîmes â profit le temps
de leur repas p o u r descendre sur la rive ; mais ce fut en
vain que nous voulûmes y visiter quelques cases voisines ;
les Hindous qui les occupaient nous reçu ren t fort m a l,
ou p lu tô t ne vou lu ren t pas nous recevoir.
« Embarqués de n o u v e a u , quelques instants ap rè s,
nous recommençâmes à lu tte r co n tre le courant. Il faisait
n u it, le sommeil s’empara de mes compagnons et j ’y
cédai moi-même si b ie n , que le choc de la barque h eu rta
n t contre le quai p u t seul me faire ouvrir les yeux.
Nous étions alors arrivés à Calcutta do n t les horloges
sonnaient trois heures du matin.
A rriv ée d e n u i t à C a lcu tta .
« Sauter â terre et chercher un gîte était ce que nous
avions de mieux à faire. Nous voilà donc cherchant sans
guide, dans les vastes rues désertes de la capitale de