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(le Tiinniie ('-vahux' à ])liis tie trois millions. On estime
an .siir[)lus ([ii’il se consomme annuellement en Chine
}>rès (le cent millions de cette substance.
l.a peine do mort est p ro u o n c i« p o u rtan t contre (pii-
coiKpie esl ])iis déb a ïq u an t de ro p iu iu stir le territoire
chinois. Mais (]ue peut la jiénalilé la plus rigoureuse contre
une sp(''cnlation (|ue favorise le goût dominant de
tout nn peuple? Tout au p lu s, forcer les contrevenants
à bien [¡rendre leurs [¡récautions [¡our ne pas cire d écouverts,
el à choisir un lien favorable à la fraude. Sous
ce l•a[¡[¡orl, l’ile Lintin convenait à merveille, p a r les
chances <[ue sa position offre aux contrebandiers de se
soustraire à la [¡oursuitc des jon([ues de guerre el des
bateaux mandarins chargés de les surveiller, et aussi
parce ([ue les navires y tro u v en t un mouillage meilleur
(jue celui de Macao.
Cette ile peut avoir environ cinq milles de to u r. Elle
est [¡lacée dans la rivière de Canton, à ([iiinze milles environ
de son emboncbnre et à vingt milles de la ville de
Macao, également distante des deux rives du fleuve (jui
dans cet endroit a douze milles de largeur. Toute sa [¡o-
piilaüou se citmpose exclusivement de contrebandiers
cbinois, gens de sac et de corde, qui ne craignent p e rsonne
et font la contrebande à main armée.
Ce lieu fut choisi l(¡ut d ’abord comme le plus favorable
au commerce interlope de l ’iipinm. Les navires arrivant
du Bengale en Cbine, avec un chargement de cette
prép a ra tio n , se rendaient directement à Lintin. Ils y dé-
[¡osaient immédiatement leur marchandise à bord d ’autres
bâtiments, sorte de magasins flottants (magazine-
ships), constamment mouillés sur ce point, et repartaient
[¡OUI- le Bengale. C’était sur les magazine-ships (|ue les
contrebandiers cbinois venaient p ren d re l’opium, â leurs
risques et périls. Il leur était délivré sur la présentation
d ’un ordre écrit du négociant de Canton auquel la cargaison
était consignée, et celui-ci ne donnait jamais cet
o rd re ([¡¡’après avoir d ’avance reçu le ¡¡rix de la marchandise.
De cette façon, les négociants anglais ne couraient
aucun ris([ue. Toutes les chances défavorables restaient
an contrebandier cbinois. A celui-ci le soin de
tromper s’il pouvait la surveillance des jonques el des
bateaux mandarins! 11 p ara ît du reste que ce n ’était pas
fort difficile. On [¡rétend même que les mandarins comm
an d an t ces bâtiments s’entendaient à cet égard avec
les contrebandiers. Ils y trouvaient un double avantage :
d ’nn côté leur complaisance n ’était p oint graliiile ; et
puis, en fermant les y e u x , ils évitaient l’obligation peu
agréable de se mesurer avec des iKurimes détermines,
d ’anlanl plus redoutables et difficiles à vaincre q u ’iine
m o rt certaine les attendait s’ils se laissaient [¡rendre.
Les bateaux contrebandiers sont très-bien armés.
M. Vaillant en remarqua un, en se ren d a n t de Canton a
Macao p a r les canaux de l’intérieur. C’était une longue
péniche, mne p a r vingt avirons de cbaque b o rd , portant
sur l’avant un canon de ([iiatie, â pivot, el sur les côtes
[¡liisieurs es[¡¡ngoles. Cin(|uanle ou soixante bomnuïs for