1(111, uiii(|iie point de tout l’einpire où la coui' de Pékin
leur permette de résider temporairement.
Ces mesures, d une prudence méticuleuse, indicpieut
tout simplement, de la p art du gouvernement chinois,
riiiten tio n de ne point subir le sort des princes indiens
(]iii, ajirès avoir permis à de simples marcbands de s ’établir
dans leur |iays, ont fini p a r devenir leurs trib u taires
, quand ils n ’o n t pas été complètement dépossédés
|)ar eux de leurs Etats.
Ainsi, tandis q u ’il ne laisse p oint les étrangers prendre
pied cbez l u i , il compte sur l ’esprit p ublic , soigneusement
e n tre te n u , parfois même exalté p ar la conduite
injuste, hautaine et irréfléchie de ceux-ci, p o u r faire
lever en masse toute la p o p u la tio n , dans le cas d ’iiiie
agression sérieuse venue du debors.
Ce b u t serait m a n q u é , si les relations commerciales
pouvaient mettre les étrangers en contact babitiiel avec
le jieiiple. Tout est calculé p o u r prévenir ce danger. J ’ai
déjà dit q u ’ils étaient parqués dans un coin de C a n to n ,
et autorisés à y résider à titre provisoire. Us ne peuvent
sortir de leur q u artier p o u r p én é trer dans l’inté rieur des
faubourgs, sans co u rir le risque d ’être injuriés par la
populace et poursuivis à coups de bâton. Quant à la
ville , l’entrée leur en est sévèrement interdite et aucun
Européen n ’oserait enfreindre cette défense.
Ce n ’était pas assez peut-être p o u r dégoûter les Européens
de faire en Chine un trop long séjour, pendant
lequel se seraient établis quelques rapports plus intimes
S
L
entre eux et les gens du pays ; le gouvernement, ingénieux
à trouver des moyens d atteindre son b u t, leui a
ménagé d ’autres ennemis. Ainsi, il est défendu de recevoir
à Canton aucune femme européenne. L’étranger
qui veut résider sur ce point doit renoncer d ’avance
aux charmes de la société des dames e t se condamner à
toutes les rigueurs de la vie monacale. Ceux qui sont
mariés sont obligés de se séparer de leurs familles, q u ’ils
peuvent to u t au plus laisser à Macao. Comment, dans
de telles conditions, songerait-on à former un établissement
durable en Cbine? Aussi, tous ceux que l’espoir
d ’y faire fortune a attirés en ce pays n ’aspirent-ils q u ’à
le quitter le plus tôt possible.
Mais ce n ’est pas to u t : les relations do n t le commerce
est l ’unique objet devaient elles-mêmes avoir lieu d ’apres
des règles calculées de manière à prévenir tout abus
contraire aux vues de l’a u to rité , et q u i, en ôtant tout
prétexte aux étrangers de communiquer avec les habitants
du p a y s , pussent dispenser l’administration elle-
même de to u t ra p p o rt direct avec eux. C’est à quoi
pourvoit l’institution d o n t je vais parler.
L e C o l io n g .
Treize négociants cb in o is, nommés par le santoc([
, le vice-roi de la province de Rouang-Toiing on Canto
n ) , forment une compagnie appelée cobong. Ces négociants
sont appelés Hanistes ou Hong-Marcliands. La