t,e.s v ia n d e sg n ’cp a ré e s d e M . Saboui-eau.
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Mais le moment des tribulations était arrivé. Du 21
au 27 s e p tem b re , le ca lm e, les folles brises , des grains
fréquents accompagnés d ’une ab ondante p lu ie , des chaleurs
humides et étouffantes comme on n ’en avait pas
éprouvées sous la lig n e , se réu n iren t p o u r paralyser la
marche du b â tim e n t, et prédisposer les bommes de
l’équipage aux maladies qui se déc larèrent quelques jours
plus ta rd. C’était une raison p o u r redouble r de précautions
hygiéniques : le commandant n ’y manqua pas. Il
mit d ’ailleurs à profit l’inaction forcée de la c o rv e tte ,
pour faire exécuter de nouvelles expériences sous-marines.
Le thermométrograpbe fut plongé ju sq u ’à 1660 brasses
( c ’est peut-être la plus grande profondeur q u ’on eût
attein t jusque-là dans les observations de ce genre ).
On voit que l’impatience bien légitime d ’a rriv e r en
France ne faisait pas perdre de vue l’in té rê t de la mission
scientifique. Jusqu’au dern ie r moment ce fut le b u t
des préoccupations co n s tan te s , non-seulement de M. Vailla
n t, mais de tous les officiers placés sous ses ordres.
Je n ’ai pas besoin de citer, à l ’appui de cette rem a rq u e ,
le soin que les naturalistes m ire n t, dans la même circonstance
, à augmenter leur collection d ’animaux péla-
giens.
Un autre sujet d ’études non moins intéressant aux
yeux de M. Vaillant, n ’avait pas été négligé; je veux
jiarler des expériences à faire sur les viandes prejiarces
de M. Saboureau. Le procédé d ’après leciuel elles étaient
conservées, imaginé p a r ce pharmacien et par MM. Kol-
let et Noël, consistait principalement dans l’emploi du
gaz acide carbonique au lieu de sel. Moins coûteux (jue
la préjiaration ordinaire des sa laisons, il était jirésente
p a r ses inventeurs comme plus salutaire jiour la sanie
des hommes qui en feraient leur n o u rritu re . Mal-
heureusemeut une forte prévention existait déjà jiarmi
les matelots contre ce nouvel aliment. L’eqiiipage de
TAube s’était n o u rri p en d an t plusieurs mois des viandes
préjiarées de M. S ab o u re a u , et il ne jiaraissait pas s en
trouver plus m a l; les bommes se plaignaient même
lorsque cette n o u rritu re était remplacée p ar des rations
de viande salée; mais le choléra-morbus se déclara à
b o rd de l’Auhe, p en d an t sa traversée de Bourbon à
Calcutta. Vingt matelots p e rd iren t la vie; il n ’en fallait
pas ta n t p o u r d o n n e r l’alarme. Cbacun cbercba à expliq
u er à sa manière les causes du terrible fléau qui venait
d ’envahir la corvette. On ne manqua pas de la trouver
dans le préc édent usage d ’un aliment d o n t une longue
expérience n ’avait pas encore constaté la vertu.
Celte prév en tio n , communiquée par les marins de