à (lui je (lois un souvenir particulier el M. Guézenec,
ancien officier de la marine royale, devenu capilaine de
la marine m a rc h a n d e , et retenu en ce moment à Calcutta
pour s’occuper des affaires d ’une maison de commerce
de Bordeaux.
M. Guézenec com m an d a it, en venant à C a lc u tta , le
navire le Gabriel, mais il l’avait expédié p o u r Bourbon
([uelque temps avant l’arrivée de la Bonite, qui en effet
l’avait rencontré à la mer, le 21 ma rs, et avait commu-
nlipié avec lui.
Ce n ’est pas en quelques lignes, à projios d ’une courte
visite faite par nos voyageurs, que je p ourra is d onner
une description complète de Calcutta et en tre r dans les
détails q u ’exigerait, si j ’en voulais parler, le tableau si
intéressant de cette puissance colossale, q u ’on appelle la
compagnie des Indes.
11 faudrait pour cela un livre tout entier. Encore même
serait-il nécessaire d ’ajouter tous les jo u rs à ce livre de
nouvelles pages; car chaque jo u r ajoute quelque cbose
à l’influence anglaise dans l ’In d e , comme à l’étendue de
ses possessions. Que d ’événements importants se sont
accomplis là , depuis l ’époque où la Bonite s’y trouvait!
Combien d ’antres s’accomjiliront en c o re , avant que se
réalise à sou to u r la prophétie répétée ta n t de fois, (pu
voit daus l ’avenir la ruine de la domination anglaise,
l’invasion de ITnde par les mains mêmes des deux cent
mille bommes de troupes indigènes que ses maîtres
euiretieiment pour soutenir leur autorité ?
Je dois donc m’abstenir de tra ite r ce s u je t, familier
d ailleurs à la p lu p a rt de mes le c te u rs , résister même à
la tentation si nature lle de p o rte r, après tan t d ’autres,
un jugement sur la situation de la compagnie vis-à-vis
des populations indigènes, e t me garde r de la prétention
d ’en conclure aus.si ma petite prophétie.
IinpiTs.sions d e v o y ag e .
Mais je ne puis ô te r aux jeunes officiers de l ’expédition
, qui venaient p o u r la première fois au Bengale, le
d ro it de nous raco n ter n i refuser au lecteur le plaisir de
conna ître les impressions que fit sur eux la vue de la
capitale de l ’Inde (la Ville des Palais) et celle de la contrée
(jui l’environne.
A ceux Jiour qui to u t est nouveau dans un pays, les
points saillants se m o n tre n t plus nets e t plus dégagés.
La peinture q u ’ils en fo n t, exempte de to u te influence
de préjugés ou de systèmes, p eu t n ’être p o in t complète
n i même entièrement exacte ; mais elle a un certain cachet
de naïveté plus intéressant e t quelquefois to u t aussi
in stru c tif que les détails d ’une relation plus étudiée.
P our ceux d o n t je p a r le , les sujets d ’observation s’offrirent
d ’eiix-mêmes dès le moment où ils mirent pied à
te rre , à Diamond Harbour.