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Des le soir m êm e , le commandant exjilora j>ar luî-
inême l’ile sur laquelle devait être installé l’observatoire.
Il la trouva parraitemenl convenable à celte destination.
C’était là (|ue, peu d ’années auparavaul, s’élaieiit établis
les ofïk'iers de fa Favorite. Ou n ’y voyait aucune baltita-
tloii. 1« seul ouvrage de la main des bommes qui traii-
cbâl aver les teintes verdoyantes d ’une fraîcbe végétation
était une petite p ag o d e , monument solitaire de la
piété co cb iiicb in o ise, en to u ré d'e.x-voto ol'ferls p a r des
marins et (pii s’abritait gracieusement sous l’élégant parasol
d ’ime touffe de cocotiers.
De là, JVI. Vaillant alla reconnaître l’aiguade située sur
la pres(|u’île de Tieu-tcba, dans un en d ro it du rivage où
se rendent en abondance les eaux descendant des montagnes.
Quelques cases groupées auprès de l’aiguade formaient
une c.sj)cce de hameau devant lequel plusieurs
caboteurs cochincbinois se tenaient à l’ancre. L’eau
fournie p a r celte aiguade, n ’y arrivant qu’après avoir tra versé
les rizières d o n t le te rritoire supérieur esl couvert,
esl chargée de substances qui la rendent malsaine. On
eu fut averti heureusement à temps et on prit un jieii
jihisloin celle dont fa Bonite avait besoin.
l.e lendemain, 26 janviei-, l obsci valoire fut établi sur
la petite île de la p ag o d e , où les observateurs se tro u vèrent
très-bien.
L ; i c o n . s i g n e .
Cejtendaril les mandarins avaient jtris tontes les dispositions
militaires propres à assurer l’exéculion de l’ordre
qui inte rdit aux étrangers l’accès de l’intérieur du pays.
Sur toute la jilage qui s’étend de la prestpi’île de Tieii-
Iclia à l ’aiguade, on apercevait des postes de soldats,
reconnaissaltles à leurs vêtements rouges et à leur coiffure
militaire. Ces bommes, armés de longues lances et
de fu sils, en to u rè re n t nos matelots quand la chaloupe
aborda l’aiguade et se disposèrent à leur b a rre r to u t jias-
sage p o u r pénétrcrr dans l’intérieur. Ce n ’était pas fort
nécessaire, car de son côté M. Vaillant avait donné des
ordres p o u r que la loi du jtays fût rigoureusement observée.
Nul parmi les matelots n ’était d ’ailleurs tenté de
l’enfreindre, parce tp i’il n ’y avait là rien de ce (]ui peut
exercer quekjue séduction sur le marin.
Les satellites de l ’autorité cocbincbinoise conqu’e-
naient du reste leur consigne d ’une façon <[ui aurait j)u
devenir fort gênante jtour les naturalistes et les officiers
occujtés d ’études et de recbercbes scientifiques. Ceux-ci
ne j)Ouvaient faire nn jjas dans la campagne, sans avoii-
à leurs trousses une bande de soldats elfarés, qui jrar
leurs gestes et leur manoeuvre chercbaienl à s’ojiposer a
tous leurs mouvements. Ils essayèrent d ’altord de leur
faire comprendre q u ’ils n ’avaient pas l’inlenlion de
jirendrc le jiays d ’assaut, mais seulement le désir de