vpiit rien de mieux à faire (|iie de d o rm ir , il fallait a ttendre
le lendemain matin p o u r recevoir la visite du
m a n d a rin , qui ne se lève guère avant hu it heures et
demie.
Ce fut à celte heure en effet que ce fonctionnaire vint
a b o rd . Mais, avant son arrivée, les voyageurs avaient
eu le temps de p ren d re une idée du pays; sans descendre
à te rre toutefois, car il ne leur fut pas permis de
([uitter le p o n t de leur bateau.
Dès leur réveil une foule d ’embarcations les avaient
en to u ré s, a p p o rta n t, qui du poisson, qui des fruits, ou
d ’autres provisions. Les deux rives, bordées de peupliers
et de maisons jjlus ou moins élégantes, présentaient un
coup d ’oeil ravissant qui fit vivement reg retter de ne p ouvoir
en voir davantage. Heong-Cbang est en effet une
ville assez importante, peuplée de douze ou quinze mille
aines. Elle occupe les bords de la rivière sur une lo n gueur
de près d ’nn q u a rt de lieue. De distance en distance,
des monticules dominés p a r des pagodes forment
le lointain d ’un paysage charmant.
r.e mandarin visita p o u r la fo rm e , sans se d o n n e r la
peine de faire le tour du b a te a u ; il signa le chop et l ’on
jiartit.
Peu d ’heures après, le bateau arrivait à un endroit où
le lit de la rivière, resserré entre deux rives plus élevées,
est dominé à gaucbe par un coteau couvert de bois. Ce
lieu à l’aspect sauvage est entièrement inhabité. La n a tu
re livrée à elle-mème y déploie tout le luxe de la végétation
pro[)re au pays. C’était un précieux champ d ex-
[iloration [lour les naturalistes ; aussi M. Gaudichaud ne
put-il contenir l’expression de ses désirs (lui l’appelaient
à te rre. On demanda au patron de s’arrête r et d ’accoster
la rive. Mais à cette pro p o sitio n , le bonbomme effrayé
se récria. Ce q u ’on lui proposait était positivement défendu
!
Peu à peu cependant M. Durand, à l’aide de quelques
piastres, parvint à lui faire comprendre que, dans nn lieu
si d é s e rt, où personne ne pouvait le vo ir, i! ne courait
pas grand risque en déférant pour un instant aux désirs
de ses passagers. 11 s’arrêta donc!
Tous les passagers mirent pied à te rre et ne re n trè re n t
à b o rd q u ’avec une assez bonne provision de p la n te s ,
de coc|uilles et de croquis. Tant que du ra leur absence,
l’équipage du bateau n ’avait cessé de b rû ler et de je ter
dans ia rivière des morceaux de papier sacré pour apaiser
les dieux et d éto u rn e r les malheurs que l’infraction
aux lois du pays pouvait attirer sur leurs têtes.
Rien de remarquable ne signala le reste du voy^age,
fini se te rm in a , le soir m êm e , par l ’arrivée du bateau
dans le p o rt marchand de Macao. Ce fut à peine si on
d onna en passant un coup d ’oeii au petit fort et à la p a gode
qui couronnent la pointe Moloou, aussi bien qu aux
petits navires mouillés au p o rt de la Typa, en face de
Macao. .Tenedois pas omettre cependant de parler d ’une
cérémonie qui signalait toujours le passage devant une
pagode ou la rencontre d ’un grand bateau. Les patrons