acheteur du p ay s, le capitaine ne jceul aller à Ilué-l'ou,
j)iiisque ré d it royal do n t j ’ai parlé lui interdit, sous peine
de m o rt, de p én é trer dans l’intérieur. Il devra donc
accepter comme intermédiaires des mandarins qui le
rançonneront sans p itié , et le co n tra in d ro n t p a r mille
tracasseries à des concessions ruineuses, i.orscpie après
bien des ¡ceines il sera parvenu à placer ainsi sa cargaison
, viendront les contestations relatives au payement ,
ensuite les difficultés p o u r le chargement de sou navire..
Sous ce ra p p o rt, en effet, il doit encore avoir affaire au
ro i, cpii est le seul négociant de son ro y aum e , e t de qui
il faut to u t recevoir. Ou com p ren d , q u ’en cas de dom mage,
les réclamations sont parfaitement in utiles; on
ne les entend jamais.
BI. Borel, négociant français fort distingué, avait fait plusieurs
voyages de Bordeaux en Cocbincbine. Use trouvait
mieux placé q u ’un autre p o u r y réussir, parce q u ’il p a r lait
facilement la langue du pays et q u ’il était au courant
de la manière d ’y traiter les affaires; et c e p en d a n t, telle
est la situation faite aux étran g ers, que reb u té p ar les
dégoûts d o n t il fut abreuvé à son d ern ie r v o y ag e , il
avait renoncé à y re to u rn e r, s’il faut en croire les rap ports
de Bl. Vanier.
Néanmoins M. Vaillant est persuadé que nos draps
de diverses qualités, pour les provinces du n o rd , et
nos tissus de coton , p o u r celles du m id i, auraient uu
grand débit en C o cb in cb in e , si le peuple osait les
acheter.
11 n ’eu serait j)as de même de nos soieries, p aice ([ue
les gens aisés qui en font usage ont, à bieti plus bas prix,
les soieries fabriquées en Cbine, dii même en Cocbincbine,
oû la matière première est abondante el la main-
d ’oeuvre presque p o u r rien. Biais nous jxturrions y p orter
quelques armes de lu x e , de menus objets de curiosité,
tels que boîtes et pendules à m u siq u e , ainsi que de la
([uincaillerie.
Cela supposerait d ’ab o rd l’abolilioii du monopole que
le roi Bliue-B'Iben s’est réservé.
Eu l ’état a c tu e l, le souverain cochincbinois envoie
ses bâtiments de guerre chargés de sucre à Sincapour
et à .lava, où ils vendent leurs chargements. Avec les
produits de la v e n te , les c a p ita in e s, mandarins ayant la
confiance du p r in c e , achètent j)0 u r son compte les
armes et les divers objets de l’iiidusli ie européenne qui
ne sont pas importés en Cocbincbine p a r les n om breuses
jonques chinoises fréquentant anuuellemeut les
ports d u royaume.
Les Cbinois sont les seuls étrangers ipii soient favorablement
reçus dans le pays. Beaucoup y sont établis et
traités d ’au tan t mieux, que le ro i, imbu des idées et des
superstitions cbinoise s, pousse sa partialité ou sou culte
ju sq u ’à se reconnaître vassal du Céleste-Empire.
B o i i i t r . — Relation du voyage, l’om e I I I ,