et de sympathie (jui rendent entre eux les relations aussi
cordiales (pi’empressées. Cela se remarque particulièrement
au sujet des communications qui s ’établissent entre
les officiers des deux nations dans les contrées éloignées
d ’Eiiro])e. Représentants les uns et les autres de la civilisation
la plus avancée, ils semblent ne former q u ’une famille
aristocratique au milieu des familles diverses de tous les
autres peuples moins favorisés sous les rapports de la
puissance, et su rto u t de l’instruction. ,T’ai habité une
colonie française et je puis, à cet ég a rd , parle r d ’après
mes proj)res observations. La venue d ’un bâtiment de
guerre anglais ou de quelques officiers isolés ap p a rten
ant à cette nation, y faisait toujours naître une occasion
de féte. Rien de plus empressé que l’accueil do n t ils
étaient l ’o b je t, non pas seulement de la p art des p e rsonnages
officiels du pays, mais aussi de celle de toute la
société. Il eu est de même quand des officiers français
arriv en t dans une colonie anglaise. Il est vrai q u e , dans
ces circonstances, il n ’est jamais question de politique
et que tout se bo rn e à des rap p o rts de politesse, comme
il convient entre gens bien élevés qui savent s’h o n o re r
réciproquement et vivre bons amis, sans se demander
compte de leurs opinions.
Cette réflexion me dispense de dire que la Bonite
reçut â Sincapour uu accueil bien différent de celui
q u ’on lui avait fait à Tourane.
Elle était â peine mouillée, q u ’un canot de la corvette
le IV ulf portait â b o rd le lieutenant de cette corvette.
empressé d ’offrir à M. Vaillant ses compliments el ses
services. Ce fut lui qui voulut servir de guide à l’officier
chargé p ar le commandant d ’aller annonc er son arrivée
au gouverneur et traiter du sa lu t.
M. Bonbam exerçait alors, par intérim, au nom de la
compagnie des Indes, le gouvernement des trois établissements
de Sincapour, Malacca et Pulo-Pinang. Ses manières
respiraient une bienveillance to u t affectueuse. Il
n ’eut pas plutôt connaissance de l’arrivée de la Bonite,
que to u t fut disposé p a r ses ordres afin de bien recevoir
les officiers de l’expédition. M. Vaillant, invité à déjeuner
p o u r le lendemain m atin, trouva sur le rivage, en mettant
pied à te r r e , là voiture du gouverneur qui l’attendait. 11
reçut de M. Bonbam l’accueil le plus cordial. Il eut toutes
les peines du monde à se défendre d ’accepter un appartement
qui avait été prépa ré p o u r lui au gouvernement, et
dans lequel on avait eu l’obligeante attention de disposer
plusieurs chambres p o u r les officiers que le commandant
voudrait emmener avec lui à te rre . Le gouverneur voulait
q u ’il n ’e û t, p en d an t son séjour, d ’autre demeure et
d ’autre table que la sien n e, ajoutant : q u ’après un si
long voyage, un peu de repos lui était sans doute nécessaire.
Mais M. Vaillant s’était sagement imposé la loi de ne
jamais quitter son b âtim en t; il remercia le gouverneur
et lui demanda seulement de mettre à la disposition de
l’expédition un endroit où pût être installé l’observatoire.
M. Bonbam l’invita alors à visiter lui-même plusieurs