cela à un comprador désigné p ar 1\I. l.egrégeois; car l:i,
comme à Canton, on ne jieiit (aire ses affaires soi-mème
et sans cet intermédiaire oliligé.
M. Gernaèrt, consul de France à Canton, était alors
sur le p o in t de (|uitler la Chine jionr re to u rn e r en France.
BI. Vaillant s’attendait à le voir à Blacao ce jour-là, mais
il était absent et il ne revint que deux jours après.
l.e commandant, quelque sensible q u ’il fût à l ’offre de
BI. l.egrégeois, ([ui s’était empressé de mettre sa maison
et sa table à la disposition des officiers de l’expédition,
n ’avait pas voulu d ’abord en profiler. Un sentiment de
d isc ré tio n , jo in t aux exigences du service cjui réclamait
fréquemment sa présence à b o rd de la corvette, était le
motif de son re fu s; mais les instances devinrent si pressantes
q u ’il fallut céder, sous peine de désobliger les
bons missionnaires.
Dès le second jo u r, le commandant, BI. Gaudicliaud,
le cliirurgien-major, le commissaire el un élève malade,
étaient installés dans la maison des pères des missions
Les pères Lazaristes ne voulurent pas se montre r
moins hospitaliers ni moins prévenants p o u r leurs compatriotes
de la Bonite. La cour de leur maison, située
sur une h au teu r, dans une position favorable aux observations,
avait élé choisie p o u r établir l’observatoire de
l’expédition. Des lentes y furent dressées dans ce bu t.
Mais la température de Macao, au mois de janvier, n ’est
déjà pins chaude, surtout jiendant la nuit. Les missionnaires
Lazaristes ne vouliirenl pas que les officiers cha rgés
des observations s’exjiosassent au froid dans des
tentes mal fermées. Ils mirent à leur disposition des
chambres qu’il fallut accepter. Ils ne permirent pas d avantage
que ces officiers se contentassent jiour leurs re pas
des mets réchauffés q u ’on leur envoyait du b o rd ;
ils exigèrent q u ’ils devinssent to u t à fait leurs hôtes et les
traitèren t en to u t, non-seulement en conqialriotes, mais
en amis.
,1’ai déjà dit que les Lazaristes, (pioique Français
comme les pères des missions étrangères et poursuivant
le même b u t évangéli([ue, étaient tout à lait distincts de
ceux-ci. ils paraissent s’altacber particulièrement a agir
sur les Chinois p a r les Cbinois mêmes. C’est pour cela
q u ’ils élèvent aveç soin dans leur maison plusieursjeiines
Cbinois, aiixcpiels ils enseignent simultanément le latin,
le français, les tlogmes de la religion cbré tieniie, to u t
en leur laissant leurs coulnmes chinoises el l’usage babi-
tiiel de leur propre langue. Quand leurs élèves sont assez
instruits, assez avancés en âge e t surtout convenablement
échauffés du saint zèle de la religion, ce sont eux
qu’ils envoient de préférence prêcber dans l’intérieur ou
il leur est toujours plus aisé de pénétrer.
Les [lères des missions étrangères ne négligent pas ce
moyen; mais il en est surtout parmi eux qui restent à
Macao le temps nécessaire p o u r apjirendre le chinois,
se mettre bien au fait des coutumes du pays et se donner
autant que p o s s i b l e une physionomie locale qui leur |)er