grimpent sur des arbres et poussent de grands cris afin
d effrayer l’animal. Ces cris avertissent en même temps
les chasseurs armés de fusils de se tenir sur leurs gardes.
Le buffle, relancé p a r les cbiens, ne cbercbe pas d ’a bord
a fuir leur a ttaq u e ; il fond sur eux avec fureur et
se défend vaillamment ; mais barcelé de tous côtés p a r
des ennemis tro p nombreux, et lassé enfin d ’une lutte
inutile, qui s’est prolongée quelquefois p en d an t plus
d ’une derni-beure, il se décide à fuir e t p a rt comme une
bombe à travers les broussailles q u ’il foule sous ses
pieds. Lorsque sur son passage un chasseur appa raît, le
buffle s’arrête à trois pas de lui, baisse la tête et se p ré pare
a l’attaque. C’est dans ce moment que le chasseur
doit conserver to u t son sang-froid. S’il sait alors maîtriser
son émotion, il ajuste le buffle au milieu du front,
le coup p a rt e t l’animal vient tomb e r à ses pieds. Mais
que sa main ne tremble pas à cette heure décisive ! si
par malbeur il manque son coup, il est perdu sans re s source.
« J ai v u , dit M. de La Gironnière, dans l’espace de
quelques secondes, un chasseur se tro u b le r, manquer le
buffle de ses deux coups de fusil, être lancé en l’air à
plus de dix pieds et retom ber mort. 11 avait reçu le coup
d.ans 1 aine, le bout de la corne était ressorti au-dessus
de la clavicule. »
Malgré cet exemple, on peut dire q u ’en général la
cbasse ainsi conduite n ’est pas très-dangereuse quand le
chasseur est sùr de son arme et sait conserver sa présence
d ’esprit ; car, à trois pas de distance, il est difficile
de manquer un animal qui vient de lui-même offrir en
l)ut son large front que surmontent des cornes de six
pieds de longueur.
O ise a u x .
La province de la Lagune, avec ses eaux, ses bois et
ses ricbes cultures de c é ré a le s , d o it être la retraite favorite
de nombreux oiseaux. Il y en a b e a u c o u p , en
effet, ap pa rtenant à des espèces très-variées. Je n ’ai pas
la prétention de les énumérer, je dirai seulement que,
dans la seule famille des co lom b e s, on a compté tren te
variétés, parmi lesquelles figure celle qui est désignée
sous le nom de tourte re lle coup-de-poignard. Les îles et
les bords des lacs fourmillent d ’oiseaux aquatiques de
toute espèce.
C h au v e s -so u ris .
Dans les petites îles de Poulo Labonyo se trouvent
aussi des milliers de chauves-souris d une grosseur m o n strueuse.
Quelques-unes o n t ju sq u ’à quinze pieds d ’en vergure.
Pois.sons.
Le lac de Bay abonde en poissons très-variés. Bien
(pie la marée ne remonte pas jusf|ue-là, il n est pas rare
d ’y trouver quelques poissons de mer, tels (¡ne le requin