324 PIÈCES JUSTIFICATIVES.
de plus eu plus , et ma nation ne vous témoignera pas peu
de reconnaissance. «
Au sujet de l’argent provenant de la confiscation des
biens des assassins de l’équipage du Navigateur, nous
avons déjà examiné, moi et mon prédécesseur, si, en le
cbangeant pour de l’argent fin, il a manqué 2602 piastres
ou non ; mais le vice-roi du Fo-Rien ne nous a pas encore
répondu à ce sujet. Comme cela s’est fait au Fo-Rien, province
fort éloignée de Canton, nous ne pouvons en avoir
qu’ime connaissance imparfaite. Mais maintenant d’après
votre nouvelle réclamation, je vais faire écrire au Fo-Rien
afin qu’on examine de suite la chose , et je vous avertirai
de nouveau aussitôt que la réponse sera arrivée.
II est une loi antique et sévère en Chine qui défend à
tout navire de guerre étranger d’entrer dans ses ports : et
voilà que le consul français m’avertit qu’un navire de guerre
français vient d’arriver, et qu’il est mouillé en rade de
Macao, etc., etc. Mais pourquoi ce navire vient-il ici?
Pourquoi doit-il y rester quinze jours? Pourquoi le consul
français me prie-t-il de lui faire fournir par mes sujets tout
ce dont il pourra avoir besoin ? Q u’est-ce que tout cela veut
dire ? Si ce navire est venu tout exprès pour aider le consul
français à réclamer l’argent qui lui manque; c’est à ce
consul à lui fournir tout ce dont il a besoin, et il n’y a
nulle raison de permettre que ce navire entre en Chine
contre les lois qui le défendent. Notre empereur traite avec
bonté et de la même manière les étrangers et ses sujets ;
mais quand il s’agit de ce qui regarde les lo is, il ne peut
pas souffrir que les choses se passent comme les autres le
veulent. C’est pourquoi le consul français doit avertir le
commandant de ce navire de s’en retourner de suite en
France et de ne pas tarder d’un quart d’h e u re , nos lois
s’opposant à son séjour ici.
Quant aux familles lésées, qui sont dans le besoin, le
consul peut d’abord leur envoyer l’argent qu il a reçu du
Fo-Rien , en attendant une réponse au sujet de celui qu’il
dit lui être encore dû.
Puisque M. Gernaert est consul, et qu’en cette qualité,
il est chargé des affaires de son gouvernement, j ’aime à
croire qu’il est bien au fait des choses; il doit donc faire
attention à ce que je lui dis et prendre ses mesures ; car j ai
déjà averti le mandarin Tchi-Tou, ainsi que les mandarins
Ouen-Ou d’envoyer des navires de guerre pour examiner
les mouvements du navire français, et pour l’empêcher
d’explorer nos côtes le moins du monde; si cela arrivait,
il serait chassé par force. J ’avertis donc les marcbands
(chinois) les Hanistes ou Hong-marchands de faire savoir
au consul français qu’il ait à exécuter l’ordre qui lui est
intimé.
Pour copie conforme,
L e c a p i t a in e d e c o r v e t te c o m m a n d a n t la Bonite,
A. V a i l l a n t .