jilaces la [)oiir allesler la richesse du m a ître , plutôt que
son goût. Du reste, rien, dans la disposition des ap p a rtements
et dans leur ameublement, qui fût calculé en
vue de la commodité et du bien-être des habitants. On
gelait dans toutes ces pièces sans cheminées, ouvertes à
tous les vents ou mal fermées p a r des portes vitrées et
d o n t le carrelage en briques ne préservait pas de f l iu -
midité du sol. Ce que les Anglais appellent le confortable
paraît totalement inconnu des Cbinois on du moins exclu
de leurs demeures ; aussi sont-ils obligés, p o u r se garder
du froid, de s aiï'ubler de plusieurs vestes ou robes ouatées,
q u ’ils me ttent l’une par-dessus l’autre.
Après les appartements, Tine Quoa montra son ja rd in
a ses visiteurs. C’était un enclos de deux cents pas de
to u r environ. Dans cet étroit espace, ou a imaginé de
réunir une montagne, une grotte, un lac, une rivière et
un pont, un débarcadère et un bateau. Une pagode s’é lève
sur le sommet de la montagne. De grands arbres
ombragent une partie du ja rd in . P a rto u t ailleurs la n a ture
végétale est comprimée et représentée en miniature.
Le chef-d’oeuvre de l ’babileté des ja rdiniers chinois
est de forcer nn a rbre qui s’élève naturellement à de
grandes bauteurs, à ne pas dépasser trois ou q uatre pieds.
Tine Quoa a plusieurs femmes; mais, suivant la loi du
pays, elles ne devaient point se mo n tre r. Plus d ’une fois
cependant nos voyageurs p u ren t apercevoir, à travers
une p orte e n tr’ouverte p ar la curiosité, de petits pieds et
de frais visages qui disparaissaient aussitôt, non sans regretter
peut-être q u ’une rigoureuse consigne leur défendît
de franchir le seuil.
L a p o rte d e C an to n ,
En so rtan t de la maison du mandarin, les officiers de
la Bonite rep riren t leur course dans le labyrinthe des
rues des faubourgs de Canton. Les principales so n t celles
que les Anglais appellent china-street et new-china Street.
Ce sont en effet les deux plus ricbes, par leur commerce
et la beauté des p roduits divers qui garnissent leurs nombreuses
boutiques. Mais il y en a de plus curieuses e n core
p o u r le voyageur jaloux d ’étudier su rto u t le caractè
re p ro p re du pays. Or, nos jeunes gens voulaient tout
voir. Ils se dirigèrent vers la porte étroite p a r laquelle
le faubourg communique avec la véritable ville de Canto
n . Ils espéraient, malgré la défense rigoureuse imposée
à to u t é tra n g e r, q u ’une circonstance quelconque leur
pe rm e ttra it de la franchir en se glissant dans la fo u le ,
ou to u t au moins q u ’il leur serait facile de je te r de loin
un coup d ’oeil dans la v ille , s’ils ne pouvaient y pénétre
r. Mais cette unique entré e est si étroite, la foule qui
s’y pressait était tellement compacte, que nos curieux ne
p u ren t pas même en approcher.
H ô p ita l fo n d é p a r u n m éd e c in an g la is .
Ils se dédommagèrent de leur déconvenue, en visitant
l’bôpital fondé par un médecin anglais fort riche et dans