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celte saison, d ’ailleurs la plus chaude de l ’an n é e , Salazie
est peu rré(|ueuté p ar les étrangers. Confinés seuls dans
leurs retraites, les habitants qui o n t là leur séjour h a bituel
altendeui avec iinpaiience le re to u r du beau
temps.
Et cependant telle est la salubrité de l ’air des montagnes,
q u ’elle u ’est pas même altérée p a r riiiimidité
qui regne alors. D’ailleurs les orages do n t je viens de
p arle r n exercent pas longtemps leurs ravages. Il est
ra re que les fortes pluies d u ren t plus d ’une quinzaine de
jo u rs , e t, même pendant rh iv e rn ag e , Salazie, comme
to u t le reste de l’ile , compte en grand nombre de belles
journées.
II était cinq beures et demie du soir lorsque M. Vaillant
e t ses compagnons de promenade arrivèrent à l ’ha-
bitation dcM. Lory. Trempés ju sq u ’aux o s, et fatigués de
leur longue course , ils avaient besoin de rep o s: le commandant
surtout. Déjà malade d ’un rhume que l’impression
d ’une pluie froide n ’avait fait q u ’augmenter, il fit
peu d ’iiouneiir au dîner, et se b âta de che rcher dans le
sommeil le meilleur remède à ses maux.
L ’h . i b i t a t io n d e M . L o r y .
Le len d em a in , il visita plus en détail q u ’il n ’avait pu
le faire encore la charmante habitation où il avait trouvé
l ’hospitalité. Elle se faisait remarquer p ar une recherche
de propreté que ne présentent point la plupart des su-
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DE LA BONITE,
creries. Après une nouvelle visite de l’usine et une jiro-
menade dans ses en v iro n s, où M. Lory avait conservé de
belles plantations de café et de girofle, le commandant
p rit congé de son hôte p o u r se ren d re chez M. Lacha-
pelle, cbez qui il devait déjeuner. Ce d ern ie r, qui avait
abandonné la carrière des armes p o u r se livrer à la vie
de co lo n , n ’était pas un étranger p o u r M. Vaillant. Ils
avaient servi ensemble au Texel et ils appréciaient également
l’occasion de renouveler une ancienne connaissance.
L a r o u t e d e c e in tu r e .
La route à suivre pour arriver cbez cet h ab itan t tra verse
la partie de l’île q u ’on a nommée le Quartier français.
C’est un des sites les plus riants de to u t le litto ra l,
celui qui (je l ’ai déjà d it) rappelle le plus le souvenir de
nos plaines. Sa vue contrastait agré ablement, aux yeux
de n o tre voyageur, avec les beautés sauvages q u ’il avait
admirées la veille.
Le contraste n ’était pas moins frappant, lorsque M. Vaillan
t comparait le chemin ab ru p te q u ’il avait péniblement
gravi dans les gorges de la rivière du Mât avec
celui q u ’il suivait maintenant en voiture.
Les routes de France les mieux entretenues n ’o n t en
effet rien de plus remarquable que la roule dite royale
qui mettait dès lors en communication avec Saint-Denis
les quartiers de la Partie du v e n t, et q u i, déjà construite
daus la partie o p p o sé e , depuis la Possession jusqu a