pa r lerpiel les canards vont clierclier leur n o u rritu re
dans les champs voisins. A des heures fixes, on voit
loule la tn h n palmée revenir an g îte , sur nn cri de
l’homme chargé de les soigner.
(( Plus lo in , une liarque de m a rch an d de poisson re monte
le courant : elle est vide ; mais, d errière elle,
quelle est cette traînée d ’argent cpii sillonne la rivière et
s’agite incessamment dans l’e a u ? .... Pour conserver les
poissons vivants, le pécheur n ’a pas voulu les séparer
de leur élém en t; il les traîne captifs après lu i, attachés
[lar les ouïes an b o u t de lignes à plirsieurs brins.
« Voici p o u rtan t une barque d ’une autre espèce! c ’est
aussi une b arq u e de pêcheur. Celle-ci est chargée e t à
moitié pleine d ’eau. Le poisson est là dans un bassin
d o n t Feau se renouvelle incessamment au moyen d ’iine
roue à godets qui se meut par l ’effet du co u ran t à mesure
que le bateau s’avance. »
A deux heures e t demie les voyageurs a rriv èren t à Cbi-
nao, grand village distant de Canton de n eu f lieues à peu
près. 11 fallait s ’a rrê te r là pour faire viser le chop. Le mandarin
du lieu vint visiter le ba te au ,'e t les passagers o btinrent
l’autorisalion de descendre à te rre. Ils gravirent sur
une petite co llin e , d ’où la vue s’étendait assez loin et
permettait d ’embrasser d ’un coup d ’oeil le riche paysage
s ’étendant à l’entour.
A leurs pieds , Cbiiiao , q u ’à son importance on eût
pu nommer une ville, étalait ses longues rues et ses charmantes
babuations. Plus loin dans la plaine, on distingiiail
un petit fort |)araissant a b a n d o n n é ; c’est celui
q u ’on ajipelle Kai-con-cian.
M. Caudicband ne perdit pas cette occasion d ’herboriser,
ni les dessinateurs celle de |)rciidre des vues de
C hinao’.
Le mandarin se m o n tra du reste fort aimable pour
i\I. Vaillant e t ses officiers. Il les engagea à en tre r dans
sa maison ; les reçut dans sa chambre à co u ch e r; leur fit
entendre ses tabatières à musie[ue et leur p rodigua toutes
les politesses imaginables.
l.a balle cependant ne pouvait être de longue durée.
Au bo u t d ’une demi-heure le bateau se remit en route.
M. G ernaë rt s’élait constitué la providence de nos
voyageurs. 11 n ’av a it, à ce t i t r e , l'ien oublié de ce (pii
pouvait contribuer à leur bien-être. Ainsi se Irouvail,
grâce à l u i , un excellent cuisinier à b o rd du bateau de
passage. l.a jo u rn é e fut coupée p a r de bons r(q>as, auxquels
présidèrent l’appé tit e t la gaieté. Le soir venu, cba-
cuii s’étendit sur des nattes disposées d ’avance , afin de
donner au sommeil les beures cpie l ’obscurité ne [ler-
raeltail pas de consacrer à l ’étude du pays.
Au surplus les plus curieux n ’eu ren t rien à y [lerdre;
c a r , avant onze beures du so ir, le lialeau s’arrêta. 11
avait atteint Heong-Cbaug (pi’il n ’était [loint permis de
dépasser sans avoir fait viser de nouveau le eliop ; et
comme à celte beure-là les autorités cbinoises ne Iroii-
‘ V o y . , (tans V J Ib a m /ü s to r it/u c , le s p la i ic l ic s Ot el. (iS .
Boiiitd. — R e la tio n d u vo y a g e . 'l'om c TU. i 4