Les lu)iigs-mar('liaii(ls, placés eii lie I’oltligalion <lc
reiiiplir leurs engagouieuls cL le désir de sauvegarder
leurs inléiêls, essayèreni d ’a b o rd de se lirer d ’affaire en
dema ïulant aux uégociaiils avec (|ui ils avaiciU Irailé de
leur ac corde r une augineiilalioii de prix. Mais les u ég o -
e ian t s , se e ro y an l forls de leurs d ro i t s , refusèrent. De
leur côté, les baiiisics n ’acbetcreiit point , et le coinnicrcc
se t rouva suspendu.
Ceux ([ui n ’avaient p oint stipulé de [irix à l’avance
cru ren t alors cpie, en s’adressant directeinenl aux niar-
cliaiids de lliés, ils parvieitdraieul à réaliser eux-incmcs
leurs achats à de ineilleurcs eoiidilions. Ils l’essayèrent
en effet, mais sans succès; les inarcbands persistèrent
invarialtlemenl dans leurs iirélcnlions exorbitantes.
Il ne restait plus <[ii’un moyen ; c’était de s’adresser
au vice-i'oi [)Our se faire ren d re justice. On l’employa
.sans plus de bonheur. Ce vice-roi refusa sou iiilerven-
liou, alléguant (|ue les trausaclioiis commerciales (lovaient
être libres et (|ue l’aiiloiité n ’avait pas a s’en
mêler.
Battus de tons côtés, les négociants no cédèrent [las
encore. Us espéraient (|ue le temps amènerait une solution
et ils se résolurent à attendre, l’ondant deux mois,
il ne fut ])lus ([uestion d ’aucune alfaire. Ces [larties res-
taienl en présence sans songer à sc laire muliiellemcnl
aucune concession. Cependant la saison avançait. Ces
l)àlimenls faisaient des frais considérables a Wam|)oa;
cba(pte jour augmentait les cbarges de l’opération ; on ne
pouvait renvoyer les navires à vide, ni les relcnir iiulcli-
nimenl. Les rusés Cbinois le savaient bien. De là leur
ténacité obstinée. Les négociants anglais diirenl s’exécute
r; ils en passèrent |)ar les conditions (|n ’on voulut leur
imposer, et d(';s ce moment les affaii'es reiirirent.
C’est en jiartie à ces cireonstanees (in’il faut atliilnior
la grande activité commerciale (|ui régnait sur la jilace
de Caillou au moment oii M. Vaillant s’y rendit.
Il n ’en était pas de même à Lintin. !.(' commerce (|ue
depuis [ilusieurs années les Anglais faisaient sui- ce point
consistait tout entier dans la vente de l’opium. Au com-
mcuccrnenl de 1837, il était coniplélernciit sii.sj)endu.
Les empereurs de la Cbine o n t toujours défendu, sous
les peines les jiliis sévères, l’introduction de ropinin dans
leurs États, depuis q u ’ils eurent connaissance des p ernicieux
effets de cette substance. Biais toutes leurs délènscs
n ’avaient jioint emjièché, depuis 1834, (pie la vente de
)’o[)ium con tin u ât â L in tin , avec une activité toujours
croissante. La consommalioii s’en était lellement augmentée
en Cliine, depuis ré[)0 (jne oii il y fut iiiqiorté
|)our la première fois du Bengale, ([ii’en 1831) il fui
vendu â Lintin vingt-six mille deux cents caisses d ’opiiiin
du Bengale, rc|)ré.sentanl une valeur de (pialre-vingl-
(pialor/.e millions de francs, mitre une (|iiaiililé d ’opium