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27 nOTpml>re; la B o n ite fia n . liit le c a n a l c,ui s é p a re C la ro Baln iy an des îlo ts B a lin g lo n .
Le 27 elle se trouvait sur le parallèle de Claro Ba-
biiyau. Dans l’après-midi, cette île d o n t les terres sont
tiès-élevées se voyait clairement à quarante-cinq milles
de distance. E ntre hu it et neu f heures du soir la Bonite
franchit le canal qui sépare Claro Babuyan des trois îlots
Balington.
Poussés p a r une forte brise du N. E. qui variait p a rfois
ju sq u ’à l ’E. N. E . , nos voyageurs re c o n n u re n t le 28
le cap Bojador formant l ’extrémité N. O. de l ’île Luçon.
Ils avaient, p en d an t la n u it précédente, prolongé dans
r o , l’archipel des Babuyans.
L e lo n g des cô te s d e L u ç o n .
Depuis ce moment ju sq u ’au 2 dé c em b re , ils côtoyèren
t la cote occidentale de Luçon. Le temps était magnifique,
mais la brise très-faible ne leur perme tta it pas de
faire beaucoup de chemin ; parfois même elle tombait
entièrement et on profitait de ces moments p o u r rep ren dre
les expériences de température sous-marine.
Les co u ran ts, qui dans cet en d ro it p o rten t au n o rd ,
ralentissaient encore la marche du b â tim en t. Cepend
an t le 2 décembre au soir la Bonite était enfin arrivée
sur le parallèle de la pointe Capones, située à quarante-
q uatre milles dans le N. O. de l ’entrée de Manille. Dans
DE LA BONITE.
ce moment le temps changea, les terres de Lucon se
couvrirent de gros nuages et la brise fraîchit sensiblement.
Le commandant fit mettre en jianne de p eu r de
dépasser l’entrée de la baie de Manille en continuant à
courir p en d an t la nuit. La précaution n ’était pas inutile,
car au jo u r l’action seule des courants avait déjà p orté
la corvette de vingt-quatre minutes dans le sud. Les
côtes de l ’île étaient alors si embrumées, q u ’on eut d ’a b
o rd de la peine à se ren d re compte de la position où
on se tro u v ait. Peu à peu, toutefois, le temps s’éclaircit
et on re co n n u t l’entrée de la baie ; mais, p o u r l’a ttein dre,
il fallait rem o n ter dans le vent ; on manoeuvra en
conséquence.
P en d an t cette jo u rn é e et to u t le jo u r suivant, la, Bonite
eut à lu tte r co n tre des brises très-fortes du N. au
N. E. Le ciel était sombre, chargé e t constamment p lu vieux,
au p o in t que, malgré la proximité du rivage, on
perda it souvent la te rre de vue. Heureusement la mer
était belle et ce fut ce qui permit de s’élever au vent,
non o b stan t sa violence et malgré les courants qui p o rtaient
au sud.
4 d é c em b re ; o n e s s a y e , m a is san s s u c c è s , d ’e n tre r d a n s la b a ie d e M a n ille ,
Le 4 décembre, au p o in t du jo u r, on relevait au S.
E. q u a rt E. le canal compris en tre la te rre e t l’île de
Corrégidor située à l ’entré e de la baie de Manille.
M. Vaillant laissa p o rte r, p o u r passer dans le N. de l ’îlot
B o n ite . — R e la tio n d u voyage. T om e I I I . 2