d étro it de Malacca. Elle était attendue à Sincapour, où se
p rép a ra it une expédition contre un des rajahs de Sumatra
coupable du pillage d ’un navire de commerce anglais.
Cependant la brise mollissait peu à peu ; les coula
n ts jiortaient vers le N. ; fa Bonite fdait un ou deux
noeuds à peine. A trois beures après m id i, elle se tro u vait
( d ’après les relèvements) to u t juste sur le p oint où
Ilorsburg place le banc de deux brasses. Le command
ant n ’était pas sans incjuiétude. La sonde incessamment
je tée rap p o rta it constamment dix-neuf brasses.
Tout à coup, le fond diminua rapidement ju sq u ’à quinze
brasses : tout le monde c ru t arriver sur le banc. Il n ’y
ava it, p o u r l’éviter, d ’autre moyen que de je te r l’ancre;
car les courants maîtrisaient la corvette. A peine eût-on
mouillé que le calme survint.
M. Vaillant en profita p o u r envoyer ses embarcations
sonder dans toutes les directions afin de reconnaître et
de déterminer le véritable gisement du danger redouté.
Leurs recbercbes furent vaines. Un banc s’étendait en
effet non loin de l’en d ro it où s’était arrêtée la Bonite;
m a is , dans sa partie la plus é lev é e , il y avait encore sept
et buit brasses d ’eau.
Le calme continua pendant la nuit e t, comme la v e ille ,
la côte de Sumatra se m o n tra embrasée du feu des éclairs.
Comme la veille a u s s i, le temps fut beau ; bien que dans
le ÎN. parussent aussi les lueurs de fo rag e.
Avant de lever l’a n c re , le 28 fév rier, on eu t le temps
de renouveler l’exploration des b a n c s , car le calme ne
cessa q u ’à neuf beures. Les officiers chargés de cette
mission ne tro u v è ren t pas d ’autre résultat que dans la
soirée précédente ; sur le banc voisin, à fO . de la corvette,
six ou hu it brasses d ’eau : plus au N., dix à douze
brasses et ensuite de plus grands fonds.
Le banc de deux brasses signalé p a r Horshurg était
donc mal placé sur la carte.
Quoi q u ’il en f û t , la corvette n ’ayant aucun danger à
craindre dans la direction q u ’elle devait su iv re , appareilla
p o u r continuer sa ro u te , en passant à peu de distance,
dans l ’E. du groupe d ’îles nommées Round-Arroa.
Ces îles furent doublées à trois heures. Elles servent
souvent de refuge aux pirates malais q u i , cachés dans
leurs criques n om b reu se s, épient le passage des navires
pour fondre sur eux ; aussi leur voisinage est-il fort redouté
des navigateurs du commerce. Les voyageurs de
fa Bonite, curieux de voir ces pros malais objet de ta n t
d ’alarmes, b raq u è ren t en vain leurs lunettes sur les côtes
rocheuses du petit archipel; pas le plus petit pirate ne se
montra.
Bien des navires c e p e n d a n t, soit anglais, soit américains,
p arcouraient le d étro it en même temps que la Bonite
paraissant se ren d re dans la mer de Chine ou vers les a rchipels
qui y confinent ; mais au milieu de tous ces b â timents
et des nombreux caboteurs q u ’on ren co n tra it jo u rnellement,
il ne p a ru t pas un seul bâtiment suspect par
son armement ou ses allures.
Après les îles de Round-Arroa, il ne restait plus aucune
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