vai dans ses magasins (jue des marchandises eu ro péennes.
« Le foulard de ITnde, si recherché en F rance, est la
cliose la plus rare à Calcutta ; mais ce qui est fort comm
u n , là plus peut-être que p a rto u t ailleurs, c ’est la
cherté de toutes choses et la facilité avec laquelle on y
rançonne l ’aclieteur étranger, à qui il prend fantaisie de
faire ses affaires liii-rnême.
« Malheur à celui qui voudrait se passer d ’un dauba-
cbi ! Cet agent indispensable sait bien prélever ses p ro fits
sur le prix des objets q u ’il acbète p o u r vous; mais
du moins il a les connaissances nécessaires p o u r soigner
vos in té rê ts , to u t en ménageant les siens; et à tout
p r e n d r e , peu vous importe son bénéfice s i , en fin de
compte , vous payez moins cher.
Un r ic h e Ijab o u .
« Le 1G avril était uu dimanche. Je savais p a r expérience
combien ce jo u r de la semaine est triste à passer
dans une ville an g la is e , et je l’avais compté d ’avance
comme une journée perdue p o u r ma curiosité. J ’oubliais
que le capilaine Guézenec s’était chargé de nous ren d re
agréables les courts instants de n o tre séjour. Dès le matin
, uous le vîmes arriver radieux, comme un bomme
qui apporte une bonne nouvelle.
« Alerte! alerte! messieurs, nous dit-il en e n tra n t,
nous allons employer gaiement la journée . La m aison de
campagne d ’un riche babou de ma connaissance est
presque aux portes de CalcuUa. H n ’y a pas de dimanche
pour lui et il nous a tte n d ; allons lui faire une visite. »
Chacun d it amen ; ou amena des voitures et nous p artîmes.
« P en d an t trois q u a rts d ’h e u r e , les chevaux nous
em portèrent au galop, sur une ro u le accidentée trav e rsant
des p o n ts , des villages, d ’élégants bosquets de
co co tie rs, fuyantes images à peine entrevues dans nue
course si rapide. Tout à coup nous to u rn o n s dans une
allée ombragée de grands arbres et les voitures s ’a r rê
te n t, un in stan t ap rè s, devant une superbe habitation
décorée d ’élégants p o rtiq u e s , d o n t les colonnes de stuc
b rillent au soleil. La maison du b abou était un vérilalile
palais européen.
« De nombreux domestiques s’emjiresseul au to u r des
visiteurs. On nous aide à descendre et nous sommes
introduits avec toutes les marques d ’égards e t de respect
dans les somptueux appartements du babou.
« M. Bédier et M. Vaillant nous ava ient précédés ; ils
étaient avec le maître de la m a iso n , qui to u t à ces hôtes
de d istin c tio n , s’excusa de n ’avoir pu venir lui-mème
au-devant de nous.
« Ce d éb u t promettait. P our mon compte j ’en fus tout
ébahi. Je ne savais comment rép o n d re à toutes les politesses
q u ’on nous faisait, et je me serais trouvé fort
embarrassé sans l’obscurité ipii me (irotégeait. Elle me
permit de me confondre dans la suite du commandant