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c ’est la seule <|ui iruuve dans la conslilulioii du pays les
conditions nécessaires de prospérité. Plusieurs autres
cependant y ont été essayées à diverses époques. Ainsi,
dans !e temps même où la Bonite parut dans la colonie,
M. Mourgues avait monté à Saint-Denis un établissement
de forge (jue le commandant visita. Trois feux y étaient
en activité ; déjà même on prédisait les services que cette
usine pourra it rendre plus tard à la marine. Quelque
temps ap rè s, rétablissement n ’existait plus!
M. Vaillant ne s’était pas attendu du reste à trouver
dans une colonie qui reçoit de la France tous les p ro duits
manufacturés nécessaires à sa consommation, et qui
ne p eu t elle-mème chercher ailleurs q u ’en France l’écoulement
des siens, des établissements industriels de quelque
importance. Aussi la vue des forges de M. Mourgues
excita-t-elle sa su rp rise , je dirai même son admiration.
Il était d ’ailleurs enchanté de ce q u ’il avait vu dans les
habitations sucrières; la renommée n ’avait rien d it de
tro p en leur faveur e t , s’il était vrai qu£ Bourbon fût la
plus ilorissante des colonies françaises, cette prospérité
se justifiait ¡ileiiiement par riiilelligentc activité des
babitanls.
U n e ex c u rs io u à Salazie.
11 lui restait a voir les beautés que la nature a semées
dans les vallées de l ’intérieur. Déjà M. Gaudichaud,
p rompt à mettre à profil tous les instants de la relâche
dans 1 intérêt de ses recbercbes b o ta n iq u e s, s'étail e n foncé
dans les gorges profondes de la rivière du Mât
p our explorer la contrée pittoresque à laquelle on a
donné le nom de Salazie. M. Vaillant dirigea à son tour
ses pas de ce côté.
S il avait eu plus de temps à consacrer à des excursions
de ce g en re , bien d ’autres localités plus rema rquables
p eu t-ê tre , mais aussi plus éloignées et d ’uu plus
difficile accès, auraient réclamé son attention.
Sans parle r du volcan (alors en ignition), qui depuis
plusieurs siècles semble s’être emparé de la p artie orientale
de 1 île, et q u ’annonce au voyageur l’immense nappe
de lave descendant du h au t des montagnes ju sq u ’au rivage
de la mer, la plaine des Palmistes, la plaine des
Cafres, le bassin de Cilaos, les sommets du Bénard et
d u Piton des neiges que relie la crête dentelée des Sa-
lazes étaient au tan t de merveilles bien dignes de piquer
sa curiosité.
Salazie offre, il est vrai, une partie des richesses n a tu relles
d o n t ces lieux a b o n d e n t, et p eu t d o n n e r un e idée
abrégée de leur physionomie. P our celui à qui il n ’était
p oint permis de to u t voir, ce lieu se présentait comme
le plus intéressant à visiter.
Une source d ’eaux thermales moins ab ondante el
moins chaude que les sources de Cilaos y attirait p o u rta
n t d é jà , non-seulement les habitants de Bourbon,
mais encore un grand nombre d ’étrangers venant priii
cipalemcnt de l’île Maurice.