colonic, con('orinéincnt aux inlcntidiis du minisire; ii
désirait vivement (juc leur culture ne fût point négligée,
mais q u ’on s ’attachât au contraire au soin de la multiplication
de ces arbres utiles, en vue de résultats q u ’il
fallait avant to u t savoir apprécier.
Aussi ne fut-il question d ’autre cbose, dans les p remières
conversations que M. Vaillant eut avec les p rin cipaux
fonctionnaires de la co lo n ie , notamment avec
M. Manès, directeur de l’intérieur p ar inté rim, elM. Dal-
mas qui remplissait les fonctions d ’ord o n n ateu r. 11 en
jiarla aussi les jours suivants aux habitants notables
dont il eut le loisir de faire la connaissance. 11 prêchait
à des convertis !
Ni les fonctionnaires de l’ile, ni les autres personnes
distinguées (ju’on trouve en grand nombre parmi ses
b ab itan ls, n ’avaient fermé les yeux sur l’inté rêt puissant
ipie pouvait présenter l’introduction de l’industrie séricicole.
Mieux que perso n n e , ils sentaient le besoin de
d onner une occupation productive à la nombreuse p o p u lation
comprise dans la classe dite des petits blancs ;
classe vouée jusque-là à l’inaction et à la misère; trop
fière p o u r se livrer aux travaux des champs dévolus aux
esclaves; trop indolente pour embrasser une industrie
pénible, mais aussi trop pauvre pour vivre sans rien
faire.
A cette population, placée dans une position toute
spéciale, il fallait quelque ressource nouvelle, quelque
moyen d ’activité approprié à ses moe u rs, à ses goûts, et
a ses besoins. Ou le sentait depuis longtemps ; depuis
longtemps aussi les idées s’étalent tournées vers la p ro duction
de la soie; on avait même tenté quelques essais;
mais le succès n ’avait pas encore répondu aux louables
efforts de ceux cjui s’y étaient livrés.
C’est q u ’en effet, à côté de conditions très-favorables
projires au climat de l’île , il y avait à surmonter des
difficultés sérieuses qui ne sont pas encore vaincues
aujourd’hui.
Les mûriers réussissent fort b ie n , surtout dans les
régions moyennes de l’île. Les vers à soie s’élèvent facilement
et donnent comme au Bengale plusieurs récoltes
par an. La soie est d ’une belle qualité (seulement il faut
avoir soin de renouveler les graines afin de conserver
pures les espèces importées de l’In d e ). Que de conditions
de succès !
Mais, en regard de ces avantages, se trouve la difficulté
de tirer parti des cocons. La filature de la soie
peut avoir lieu de deux m a n iè re s, soit à la main par les
éleveurs eux-mêmes, comme cela se jrralique dans p lu sieurs
localités du midi de la F ra n c e , soit dans une
manid'acture pourvue de moyens mécaniques perfectionnés
et de toutes les installations en usage daus les
établissements de ce genre.
Il n ’était guère possible de compter (en commençant
du moins) sur le premier moyen , car o utre l’ignorance
absolue de ceux qui auraient été appelés à remployer,
on ne pouvait rien attendre de leur bonne volonté ;