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Qiieltjiies dclrichements commencés sur plusieurs
points de cette vallée y montraient d ’intéressantes cultures.
Un commencement de population s ’y agglomérait
, assez nombreuse dès lors p o u r que l’on eût jugé
nécessaire d ’en faire un district particulier.
C’était là principalement que l’éducation des vers à
soie semblait devoir prospérer.
On y avait bâti une mairie et une école. Bientôt devait
s’y élever une église. On parlait même d ’y fonder un
hôpital.
Enfin to u t ce qui annonce l ’intérêt provoqué par les
avantages d ’une position favorisée, se réunissait pour
signaler Salazie a l ’attention sjiéciale du voyageur.
M. Vaillant s’était rendu cbez M. Lory, d o n t l’h ab ita tio
n , située près de la rivière du Mât, était le meilleur
[lomt de départ p o u r entreprendre et exécuter, en une
seule jo u rn é e , l ’excursion q u ’il s’agissait de faire. Il y
trouva préparés d ’avance les moyens de voyager dans
un pays difficile et accidenté. La prévoyance de son hôte
n avait rien oublié de ce qui pouvait rendre le voyage
agréable.
1æ commandant partit de chez lui le 2 2 juillet, à six
beures du m a tin , accompagné de M. de Laiigristiii, capitaine
de port à Saiiil-Dciiis, el de M. l>atu de Bosemonl,
(pu l’avait fortement engagé à faire cette partie et s’était
jiroposé pour lui servir de guide.
M. Patu possédait à Salazie une concession de terrain
d(ja PU partie délricbéc par ses soins; il tenait à montrer
a M. Vaillant le résultat des premiers essais de culture
faits eu cet endroit où une température presque aussi
fraîcbe que celle des pays d ’Europe permet d ’élever les
végétaux des climats tempérés. On pouvait y voir déjà
plusieurs espèces de légumes, des arbres fruitiers é tran gers
aux régions in te rtro p ic a le s, des p ê c h e rs , des ab ricotiers
et ju sq u ’à des poiriers et des pommiers en plein
rajiport. Quelques plantations de th é , faites aussi à titre
d ’e s sa i, semblaient promettre à la colonie une nouvelle
source de richesse.
Tout cela devait faire sur l’esprit d ’un visiteur tel que
M. Vaillant une grande impression.
L ’île Bourbon, si prospère déjà par rintelligenle
exploitation de son litto ral, réservait donc encore de
nouveaux biens à ceux qui aura ient le courage de les
aller che rcher dans les régions sauvages q u ’ab riten t ses
montagnes !
Mais à mesure q u ’ils avancèrent dans le chemin
ab ru p t qui conduit à Salazie, il ne fut pas difficile à
notre voyageur de prévoir que les jiromesses d ’une n ature
si féconde seraient encore longtemps à se réaliser.
Ils cheminaient montés sur des mulets du pays dans un
sentier escarpé à peine tracé sur le flanc des montagnes
et souvent dégradé p a r les eaux et les éboulements descendant
de leurs sommets. Plus d ’une fois il fallut m ettre
pied à te rre pour franchir les passages les plus dangereux.
Dans ces moments, M. Vaillant se demandait comment
une contrée si difiicile à aborde r pourra it écouler