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I r ibu s (le sa i ix a g c s , je vais dii-e c e (nie l ’on c o i i n a i l d ’e u x
el d e leur g e i n e d e ( i ( ‘.
Les Tigianes sont généraienienl d ’une belle taille el
bien |)roporlionnés. Leurs cbeveux sont noirs ou cbâ-
tains; ils les p o ite n t longs, el les femmes en p ren n en t
un soin particulier. La conlenr de leur peau est blancbe,
tirant iin peu sur le cuivré. Les femmes sont jolies ; (juel-
((iies-imes su rto u t, si on les voyait costumées à l’eu ro -
|)éenne, p ourra ient passer p o u r des beautés.
Leur costume ordinaire n ’est autre chose (pie celui
des Aejetas : la ceinture et le turban faits d ’écorce d ’arbre.
ces deux pièces principales, les femmes ajo u ten t cependant
un petit tablier de toile de coton. Dans les jours
de fùte, leur ajustement est plus complet; ils se revêtent
d ’une petite veste et s’enveloppent dans une pièce de
toile cju’ils d rap e n t en forme de manteau. Les femmes
emploient des perles de verre p o u r o rn e r leur chevelure
et s’en font aussi des bracelets q u ’elles p o rte n t dès l ’e n fance
et ne quittent jamais. 11 résulte de ce dern ie r usage,
(pie les bracelets s’impriment dans les chairs à mesure
(jue le bras se développe et finissent p a r faire corps avec
lui. Hommes et femmes se ta to u en t en bleu sur les bras
et sur les mains. Ils se baignent régulièrement deux fois
jiar jo u r ; mais, comme les Cochincbinois, ils ne lavent
jamais leurs vêtements : c ’est là sans doute la cause de
la mauvaise odeur qui signale leur présence.
Les Tigianes babitent des maisons construites o rd inairement
en paille. lis e n t coutume de les placer comme
des nids, soit sur un arbre, soit sur des pieux très-elevés,
afin de se mettre à l ’abri des surprises de l’ennemi. Ces
maisons forment des espèces de bourgades qui occupent
généralement une grande étendue de terrain. Au centre
de la bourgade est un vaste hangar, où tous les h ab itants
se réunissent p o u r célébrer leurs fêtes ou recevoir
les ordres de leur chef.
La n o u rritu re de ce peuple se compose de riz, de
maïs e t de patates douces. Ils o n t une boisson enivrante,
q u ’ils o b tiennent p ar la fermentation du jus de la canne
à sucre et q u ’ils nomment bassi; mais ils n ’en font usage
que dans les grandes fêtes.
Les armes des Tigianes sont la lance, la hache et le
bouclier.
b a la n c e , dont la pointe acérée affecte diverses formes,
s’emploie souvent en guise de javelot. Ils la lancent avec
ta n t d ’adresse, q u ’à une vingtaine de pas ils ne man([uent
jamais le b u t.
Cependant leur arme favorite est la h a c h e , tra n chante
d ’un côté, et te rminée en pointe du côté opposé.
Avec le tran c h an t, ils coupent une tête d ’un seul coup ;
avec la pointe, qui s’enfonce dans le crâne, ils la saisissent
et l’emportent comme tro p h ée de leur victoire.
Le bouclier n ’est pas seulement une arme défensive
en tre leurs mains. Les échancrures q u ’il p orte à ses
deux extrémités servent en o utre a saisir, soit le cou,
soit le b ras de l ’e n n em i, q u i , ainsi assujettis sont plus
facilement abattus d ’un coup par le tran ch an t de la hache.