toiles (le coton, jiorcelaine coniimine, qiielciues soieries,
cliinoiseries, meubles; tons objets qui sont ensuite e n voyés,
ainsi q u ’un jieu de tbé, aux Philippines, d ’où les
navires rap p o rten t du riz, de l’indigo, des bois de construction
el de mâture. Macao expédie aussi p o u r le
Portugal des drogueries, des soieries, des chinoiseries et
du tbé. Elle en reçoit du vin et des piastres.
Les dépenses que les bâtiments désemparés p ar les
coups de veut des mers de Chine, viennent faire dans
l’excellent p o rt de Blacao, p o u r s’y r é p a r e r , doivent
aussi être comptées comme une des branches d u commerce
de cette ville.
BI. Vaillant ne p u t se p rocurer des renseiguements
¡>récis e t autlieiiliques sur le mouvement commercial de
la place de B'Iacao â l’époque de son passage. Mais il ré sulte
des informations plus générales recueillies p a r lui
auprès des personnes les plus dignes de foi, que le commerce
portugais p e rd a it cbaque année de son imp o rtance,
et que cet état de décadence graduelle datait déjà
de longtemps.
Aussi la misère était-elle grande dans la ville , parmi
la popidation p o rtu g a is e , qui préfère mendier son pain
(jue de le gagner en travaillant. Celte population de
ciiuj â six mille âmes en v iro n , n ’est an surplus poiTii-
gaise (jue de nom. Les personnes de jjur sang lusitanien
y sont fort peu nombreuses. Le reste est un mélange
de nègres et de métis issus du commerce des Portugais
avec des femmes indieimes ou cbinoises. Ces desceiidants
d ’une nation qui fut loiile-puissante dans les mers
d ’Asie sont bien dégénérés de leurs ancêtres ; s’ils en ont
conservé quelque cbose, c ’est uniquement une grande
(lisj)osilion â l ’oisiveté.
Il résulte de lâ, q u ’â Blacao, les ouvriers, les portefaix,
tous les artisans et les jietits marcbands sont des
Cbinois ; ce qui fait que ces derniers se tro u v en t dans la
ville jiortugaise beaucoup jdus nombreux que les P ortugais.
Aussi les Cbinois se regardent-ils à Macao comme
cbez eux. Ils o n t leurs mandarins p o u r les adm in istre r,
ren d re la justice e t faire la police ; ils y o n t même leur
douane e t ils ne relèvent en aucune façon de l’autorité
portugaise.
Cet état de choses est vraiment effrayant p o u r les timides
Macaïstes. Us trem b len t à la pensée de ce qui ad viendrait
à propos de la moindre contestation entre le
gouverneur et le premier des mandarins établis dans la
ville. Us c roient voir d ’avance la nombreuse jDojiulali(jn
cbinoise se ru a n t alors sur leurs jjrojvriétés p o u r les p iller
et se livrant â tous les excès imaginables envers leurs
familles.
Cette crainte n ’est jtoint chimérique. Qui p o u rra it en
effet jYi'otéger ces malbeureux habitants dans une telle
circonstance? Ce ne seraient p o in t les canons des forts
qui dominent la ville, car ils ne p o urra ient tire r sur les
Cbinois sans atteindre aussi les Portugais. Serait-ce la
faible garnison de deux cents so ld a ts , la plujjart métis
d ’indiens et de Portugais, (jue le gouvernement de Lis